Essai Cimatti GT 300 i : belle et abordable

Depuis une dizaine d’années maintenant, le marché marocain du deux-roues a connu l’arrivée de plusieurs marques produites en Chine, ces marques principalement spécialisées dans les petites et moyennes cylindrées (de 50 à 650cc) ont répondu à un besoin croisant avec comme argument principal : leurs tarifs !

En 2022, un nouveau modèle fait son apparition sur le marché national, modèle appartenant à une marque bien installée au Maroc depuis quelques années et connue pour ses modèles 50cc sous le nom de Bulk ou encore plus récemment Monster, vous l’avez deviné, il s’agit de la marque CIMATTI.

Le modèle sujet de notre essai est le GT 300 i, une moto qui s’attaque à ses concurrentes directes des marques Benelli, Voge, CF Moto ou encore Zontes. Cette moto est homologuée en Europe et commercialisée sous la marque Orcal et le modèle SK03.

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L’importateur de la marque au Maroc nous l’a prêté durant une semaine pour en faire un essai complet afin de partager avec vous notre avis.

Au programme, de la ville, de l’inter-ville et une longue balade de 300 km (Rabat-Khouribga-Rabat) en une journée en empruntant les routes nationales, départementales et routes de montagne.

Au premier contact avec la moto, personne ne peut rester indifférent à son design, c’est une très belle moto qui allie habilement entre modernité sportive à l’avant et Café-Racer/scrambler à l’arrière. Les deux sorties d’échappement avec un style de ligne directe chromée rajoutent encore plus à sa beauté.

À l’avant, l’optique Full LED ressemble clairement à celui de la japonaise Z et les deux prises d’air sur les côtés accentuent son aspect sportif. À l’arrière aussi c’est du Full LED avec un dessin compact et une signature lumineuse qui lui est propre.

Côté équipements de série, la chose qui sort complètement de l’ordinaire pour moi, mais qui risque de plaire fortement à la nouvelle génération, c’est que cette moto dispose d’une radio FM, d’une prise sous la selle pour brancher une clef USB pour la musique et des baffles sous le carénage à l’avant, oui oui, vous avez bien lu, des enceintes sous le carénage et le tout manipulable depuis la console sur le réservoir, personnellement je ne vois pas l’utilité, mais je pense qu’un jeune qui emmène sa copine devant un beau paysage en pleine nature mettra de la music romantique :-D.

Toujours dans les équipements, on apprécie les roulettes de protection de série ainsi que les poignées du passager joliment dessiné mais la place arrière n’est pas vraiment faite pour de longs trajets à deux.

Le tableau de bord assez basique, affiche la vitesse, le compte-tours, le rapport engagé, le niveau de carburant et le mode de conduite, ce dernier changeable depuis le commodo de gauche, mais franchement je n’ai senti aucune différence entre Sport et Eco, de toute façon, dans les deux cas, la moto reste très économe. Pour moi, j’aurai bien aimé voir la température moteur et optionnellement une horloge.

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Une fois que j’enfourche cette GT300 i, je découvre une moto légère avec une selle assez basse, une bonne position du guidon qui permet de garder le dos droit en mode balade, par contre, les jambes assez repliées nous rappellent que nous sommes sur un roadster à vocation sportive. Je la démarre, un son assez agréable émane de sa double sortie, mais personnellement je m’attendais à un son un peu plus rauque, le choix restera à son utilisateur ou de mettre un échappement plus bruyant ou comme moi, je privilégie l’esthétique de son pot d’origine.

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Une fois que je commence les premiers tours de roues, je suis agréablement surpris par la douceur de ce petit bloc ainsi que la boîte de vitesse. Il n’y a pas besoin de tirer sur le moteur pour être dans la plage de régime idéal. En milieu urbain, je me retrouve à monter les rapports tellement vite que je me retrouve à rouler en 6ème à 50 km/h à moins de 3000 tr/mn et reprendre les gaz sans que le moteur ne cogne.

Personnellement, je trouve le 1er rapport un peu trop court, j’aurais préféré au moins 10 km/h de plus puisque finalement, pour mon utilisation en milieu urbain, je me suis retrouvé plus à l’aise à démarrer avec la 2ème vitesse.

En ville, le freinage s’avère être l’élément qui m’a le moins emballé, en effet, le levier du frein avant ne donne pas un super feeling et l’ABS est un peu trop sensible, on a constamment l’impressionnant qu’il veut intervenir et l’on ressent de petits à-coups, ça peut bien venir aussi de la gomme des pneumatiques d’origine.

Sur les voies rapides de la périphérie de la ville, la moto est agréable à conduire, elle évolue aisément entre 80 km/h à 5000 tr/mn et 100 km/h à 6500 tr/mn, le moteur est assez bien équilibré et l’on ne ressent pas beaucoup de vibrations. Par contre, il n’y a aucune protection au vent, donc on est constamment exposé. Les rétroviseurs sont joliment dessinés mais la visibilité est assez réduite, il faut pencher légèrement la tête pour mieux voir ce qu’il y a derrière.

Les commodos sont assez basiques, les plastiques utilisés ne reflètent pas une solidité, il reste à voir leur durée dans le temps. Les autocollants ont pris un coup de vieux et sont devenu assez rapidement jaunâtres, mais la qualité de l’ensemble reste très satisfaisante pour cette catégorie de motos et de tarifs.

Lors de la longue balade du dimanche vers Khouribga, je me suis pris au jeu du pilotage sur les fameuses routes sinueuses de Sidi Bettach et Khatouat et là, la suspension a montré ses limites. Quand la chaussée est dégradée ou lors de compressions, les amortisseurs arrivent à leurs butées et le choc remonte automatiquement au pilote.

Par contre, le moteur se débrouille bien à condition de ne pas taquiner la zone rouge et que le rythme soutenu ne dure pas trop longtemps. Ce bloc est fait pour rouler avec une vitesse de croisière de 110 km/h à 7000 tr/mn et permet des accélérations raisonnables jusqu’à 125 km/h à 8000 tr/mn pour d’éventuels dépassement en sécurité.

Pendant cette escapade, quand la route le permettait, j’en ai profité pour tester la vitesse maximale qui est de 140 km/h à 9000 tr/mn (rupteur vers 9300 tr/mn).

Le freinage dans ces conditions est très correct, surtout après que les pneus ont pris plus de température, d’ailleurs, un ami qui me suivait dans l’arsouille a été surpris par l’angle que je prenais avec cette moto et les freinages tardifs que je me permettais.

La bonne contenance du réservoir (15,5 l) combinée avec une consommation réduite permettra de faire plus de 400 km avec mon rythme de pilotage, ou atteindre les 500 km pour les motards qui roulent doucement.

Conclusion : cette Cimatti GT 300i reste une très bonne alternative pour les nouveaux permis ou les motards qui souhaitent acquérir une belle moto, économique, et dont le prix d’achat reste le moins cher du marché à cylindrée équivalente, sans oublier un réseau de revendeurs et donc de pièces détachées sur quasiment tout le territoire national. Par contre, pour moi, la première chose à faire, c’est de changer la monte pneumatique d’origine avec une gomme plus adaptée.

Les plus :

  • Design
  • Moteur/boite
  • Châssis
  • Position de conduite
  • Consommation/autonomie
  • Roulettes de protection
  • Prix

Les moins :

  • Pneumatique Timsun
  • Frein avant
  • Amortisseur arrière sur routes bosselées

Trajet 485 Kms :

  • Route : 350 km
  • Ville : 100 km
  • Autoroute : 35 km

Moto d’essai : Modèle 2022, 4380 km, pneus Timsun quasi neuf

Consommation moyenne durant ce teste : 3.6 l/100 km au rythme de l’essai (assez soutenu par moment)

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Fiche technique :

Moteur :

  • Monocylindre 4 temps
  • 292cm3
  • 2 ACT, 4 soup/cyl
  • Injection électronique
  • 27,9 ch à 8500 tr/min
  • 26,5 Nm à 7000 tr/min
  • 6 rapports, chaîne

Châssis :

  • Hauteur de selle : 810 mm
  • Empattement : 1410 mm
  • Poids : 163 kg
  • Réservoir : 15.5 l

Train avant :

  • Fourche inversée 50 mm Kayaba, débattement 105mm
  • Simple disque 300mm, étrier 4 pistons
  • Roue AV : 110/70-R17’’

Train arrière :

  • Mono-amortisseur réglable Kayaba
  • Simple disque 240mm, étrier 1 piston
  • Roue AR : 150/60-R17’’

Tarifs :  43.000 Dh (clefs en main)

Garantie : 2 ans pièces et main d’ouvre

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Crédits photos : Mehdi Sebbahi

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