Dans le monde de la passion automobile, on trouve souvent des passionnés de voitures de sport, de voitures de compétitions, ou encore de voitures classiques. Dans les pays où la culture automobile est bien ancrée, on peut y voir des créations assez exceptionnelles telles que les hot Rod aux États-Unis, les Low Riding au Japon ou encore le German Look en Allemagne (voir ou revoir notre article tuning ici). Au Maroc, il est quand même assez rare de croiser de belles préparations ou restaurations, mais il arrive parfois de tomber sur des perles rares.
Aujourd’hui, nous avons tenu à vous présenter en détail une Mercedes 230 SL Pagode assez exceptionnelle, pour cela, nous nous sommes entretenu avec son propriétaire qui a bien voulu répondre à nos questions et que nous remercions par la même occasion. Il s’agit d’un grand passionné d’automobiles sportives et de voitures de compétition.
Tout d’abord, nous avons voulu savoir pourquoi son choix s’est porté vers la Mercedes SL Pagode et sa réponse était : tout d’abord parce que c’est un mythe, la Mercedes Pagode c’est ce que j’ai connu quand j’étais tout petit, quand j’ai commencé à ouvrir les yeux, c’était la voiture de sport par excellence, voiture de sport dont on pouvait croiser quelques spécimens dans nos rues, ce n’était pas une Ferrari ou autres, mais on l’apercevait parfois, et on était toujours ébahi de la voir devant nous.
La particularité de cette voiture outre son côté esthétique se trouvait plutôt sous le capot puisqu’elle avait une mécanique récente et le propriétaire a choisi d’y ajouter un turbo.
Les puristes crieront au scandale, mais le proprio assume, et dit que c’est un choix délibéré.
Voici ce que nous dit le proprio sur ce choix technique : Ça c’est un choix personnel, c’est un rêve de jeunesse. Quand j’étais gamin, je voulais faire quelque chose de spécial, et c’est resté dans ma mémoire jusqu’au jour où je me suis permis de pouvoir acheter un véhicule comme celui-ci. Je l’ai rêvé et imaginé comme ça, c’est-à-dire que je voulais que la partie extérieure reste quasiment identique à l’originale, par contre, je voulais un moteur plus puissant, j’ai choisi un moteur de 3.2l Mercedes alors qu’à l’origine c’est un 2.3 l, en plus, depuis très jeune, j’avais envie de rajouter un turbo, donc le résultat de ce véhicule est une succession de rêves de gamin et d’adolescent.
Nous voulions savoir ce qui a été changé ou amélioré plus en détail et voici ce qui a été fait : les changements sont apportés sur le freinage parce qu’il doit suivre par rapport aux nouvelles performances moteur avec freins à disques ventilés à l’avant, freins à disques à l’arrière en remplacement de tambours, ensuite pour le frein à main il a fallu inventer quelque chose de spécial sous la voiture pour pouvoir garder le levier d’origine à l’intérieur de l habitacle et finalement c’est un frein à main hydraulique aujourd’hui, il n’est plus à câble.
Aussi, pour monter ces freins, il a fallu des jantes de 15″ au lieu de 13″ à l’origine, en plus il se trouve que ces jantes ont un très beau rendu, la voiture d’origine n’a pas de reposes tète, je les ai rajoutés.
Pour le moment pas de changement au niveau de la suspension et de la triangulation, pour cruiser c’est largement suffisant, c’est une voiture qui le fait très bien et dans un confort sans égal, et si on veut faire de la grande vitesse ce n’est pas vraiment ce qu’il faut.
Par contre nous avons des accélérations qui sont complètement affolantes, c’est une voiture à ne pas mettre entre les mains de n’importe qui, avec des performances époustouflantes ; elle peut partir de l’arrière dès que vous accélérez trop fort ou dès que vous passez un rapport inférieur.
À l’origine c’était une boîte mécanique alors que moi j’ai voulu une boîte automatique et tout ça, ça a fait beaucoup de travail .
Au final c’est plus de 3 années de boulot, grâce à la collaboration de Hicham Dahmani (bien connu dans le milieu de la restauration automobile) qui a réalisé 98% du projet, et il a exécuté les travaux tels que je le lui ai demandé, en fait une réalisation à la carte.
Par contre, nous voulions savoir qu’elles étaient les difficultés rencontrées lors de cette préparation et le proprio nous répond que le projet en lui-même est une difficulté, c’est quelque chose d’invraisemblable, il y a eu quelques véhicules similaires fait aux États-Unis, mais ils sont sans turbo.
Par contre la principale difficulté a été l’approvisionnement de toutes les pièces, tout ce qui est chromes et cuirs ont été achetés dans des endroits bien précis d’Asie, des États-Unis, d’Angleterre, de France, de Belgique, de Suède.
Les pièces performances, le turbo, l’injection viennent de Suède, grâce à Hicham Dahmani qui est tombé sur un russe spécialisé dans les Mercedes, un fou furieux mais fort sympathique qui nous a vendu ça (Turbo bandit), mais après il a fallu monter tout cela et faire les réglages nécessaires, ce qui n’est pas toujours évident.
Entre 6 et 8 personnes ont travaillé sur la voiture pendant 3 ans dont 3 personnes qui étaient dessus en permanence. Il s’agit principalement d’artisans marocains et la partie électrique a été revue et corrigée par Dominique Marciano.
Au final nous voulions savoir qu’elles étaient les performances de ce véhicule et le propriétaire nous répond qu’il est difficile à dire, ce bolide doit tourner autour de 300 à 330 cv, difficilement exploitable avec la partie-cycle d’origine, mais ça ressemble aux voitures américaines de l’époque qu’on appelait les muscle Cars, c’étaient des voitures qui avaient beaucoup de puissance mais qui ne tenaient pas très bien la route. Celle-ci, quand vous cruisez avec, elle se comporte bien sur route, mais si vous voulez faire l’idiot, elle risquerait de vous faire peur.
Et bien sûr, nous avons voulu avoir une idée sur le coût réel d’une telle voiture, mais ce passionné s’est abstenu de communiquer les chiffres, mais il nous avoue qu’elle avait couté beaucoup beaucoup d’argent, parce qu’il n’a lésiné à aucun moment sur sa fabrication. La voiture est à 90 % neuve, c’est-à-dire qu’à part la carrosserie qui a été remise à neuf, pratiquement tout est neuf dessus.
Nous lui avons proposé d’adresser un dernier mot pour nos abonnés et pour les passionnés marocains qui nous suivent et voici le message qu’il vous transmet :
« Quand on veut, on peut, c’était un rêve de gosse que j’ai réalisé, j’encourage les férus d’automobile à vouloir faire de même, c’est du temps et beaucoup de passion »