Sami Taoufik : « Je veux gagner des courses pour mon pays »

Promu en Formule Renault Eurocup à seulement 16 ans, le prodige marocain du volant Sami Taoufik se prépare à une dure année d’apprentissage, mais est bien déterminé à faire sa place dans le sport automobile afin d’y faire briller les couleurs de son pays. Première sortie en course ce week-end sur le circuit du Castellet.

L’an passé, Taoufik avait créé la sensation en décrochant le titre prestigieux de Champion d’Europe de karting CIK-FIA à 15 ans à peine devant les ténors de la discipline pour sa première participation au championnat, devenant le troisième plus jeune pilote de l’Histoire à décrocher le trophée après… le quadruple Champion du monde de F1 Lewis Hamilton et Lando Norris, actuel pilote F2 sous contrat McLaren : des prestigieuses références.

Ce n’est pas tout : outre son titre de rookie (meilleur débutant) de la discipline, le Marrakchi est devenu le premier pilote africain, et le premier pilote arabe, à décrocher un titre FIA en karting.  

Fort de cette incroyable performance, Sami Taoufik s’apprête à faire le grand saut en sport automobile en 2018, où il disputera le très relevé championnat de Formule Renault 2.0 Eurocup au sein de l’écurie britannique Arden. Un choix mûrement réfléchi pour le pilote marocain et son entourage.

« Il y avait la possibilité de courir en Formule 4 cette année, mais nous avons décidé de sauter cette étape pour passer directement à la Formule Renault », explique-t-il. « Je pense qu’une année en Formule Renault équivaut à deux ans en Formule 4 en termes d’expérience. »

Taoufik ne s’est effectivement pas facilité la tâche, d’autant que son jeune âge lui a interdit de prendre part aux premiers essais d’intersaison, le règlement de la Formule Renault interdisant aux pilotes de moins de 16 ans à prendre le volant. Pour se faire la main durant l’hiver, ce dernier a tout de même pu s’engager dans la mini-série de F4 des Emirats Arabes Unis, où il a (déjà) réalisé une performance remarquée puisque, après une pénalité en qualifications – pour avoir mordu la ligne blanche de sortie des stands -, il était relégué en fond de grille mais remontait tout le peloton en course jusqu’en deuxième position.

Une belle première expérience, suivie (enfin) de ses premiers essais en Formule Renault après qu’il a fêté ses 16 ans en mars. Désormais, place à la première course, qui se disputera ce week-end, sur le circuit Paul Ricard, dans le sud de la France.

« Je ne veux pas me fixer d’objectifs précis en termes de résultats, car cela peut être déstabilisant », poursuit Taoufik. « Je le faisais en karting, mais lorsque vous n’atteignez pas ces objectifs cela peut être dur moralement. Ce que je veux c’est apprendre la voiture surtout, et la première course va être très amusante, j’espère que nous n’aurons pas d’accident ou de problèmes quelconques. »

« Je veux aussi m’habituer à dépasser car, durant les tests, tout le monde roule assez loin l’un de l’autre. Je veux aussi apprendre la régularité et la constance, une chose importante comme je l’ai appris l’an passé en karting Junior. Je veux aussi me concentrer sur les écarts de temps. Je ne veux pas naviguer à neuf dixièmes ou une seconde du leader, mais me maintenir à un écart d’environ une demi-seconde au tour. »

Malgré son jeune âge, Sami Taoufik présente la détermination et la maturité des plus grands champions du sport automobile. Appelé à un grand avenir, le Marocain regrette un certain manque de soutien des acteurs du pays.

« J’ai toujours été fier d’être marocain, demandez à ma mère, demandez à mon père », continue Sami Taoufik. « Cela fait quatre ans que je cours avec une licence marocaine – il est né de mère marocaine et de père britannique -, et durant cette période nous avons remporté de nombreuses courses, et plusieurs championnats. Mais, pour dire la vérité, nous n’avons bénéficié d’aucun sponsor pour l’instant, c’est dommage… Je ne parle pas seulement pour moi, mais j’ai rencontré beaucoup de pilotes de talents marocains, comme Sulemain [Zafari]. Mais j’espère que nous trouverons quelqu’un pour nous aider à nous porter dans les meilleures catégories du sport automobile, Inch’Allah ».

Ainsi, Sami Taoufik est bien décidé à atteindre son but : devenir pilote professionnel, et représenter brillamment son pays sur la scène internationale, à l’instar de Mehdi Bennani en supertourisme mondial aujourd’hui. « Mon rêve peut être la Formule 1 comme le WTCR », conclut-il. « Je veux juste courir pour mon pays et j’espère, comme Mehdi Bennani l’a déjà fait, remporter des courses pour le Maroc, quelle que soit la catégorie. »

 

Emmanuel Rolland pour sportautomoto.ma

Photo : Renault Sport (voiture)

Photo : Emmanuel Rolland (portrait)

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