Essai BMW S1000XR

Au Maroc, la marque à l’hélice est plus connue pour ses voitures que pour ses motos.

Mais pour nos motards, elle est bien connue depuis plusieurs décennies. Surtout que nous la croisons souvent chez les autorités du royaume, aussi bien chez la Gendarmerie que chez la Police.

Cette dernière décennie, nous avons vu une grande évolution du marché de la moto au Maroc, aussi bien chez les marques nippones que dans la gamme premium comme BMW. La marque allemande est surtout appréciée pour son niveau technologique et sa qualité de fabrication.

Sportautomoto.ma a eu le privilège de tester pendant 24H une des motos les plus exclusives de la marque, la S1000XR. Une moto classée dans la catégorie Trail.

RDV pris pour le 08 Juin à 11H.

J’invite un ami motard, heureux possesseur d’une BMW F800GS à m’accompagner à Casablanca pour récupérer la moto et faire la virée ensemble.

Nous nous présentons au rendez-vous chez SMEIA Ain Sebaa. Un showroom avec huit motos exposées. Du Roadster, du Trail, du Maxi Trail et du Retro, il ne manque que les GT et sportives.

Le Chef des Ventes moto BMW Motorrad nous fait une petite présentation de la monture avant que l’on prenne la route. Tour du propriétaire, présentation de l’ordinateur de bord et des différents modes. Il la démarre, et c’est à ce moment que l’on prend conscience de l’origine de ce moteur. Moteur issu de la compétition Superbike.

En la regardant de plus près, on remarque que son design ne ressemble en rien à un Trail ou un Roadster, mais plus à une sportive haute sur pattes.

Une fois à son bord, la position de conduite n’est pas non plus celle d’un Trail, mais plus d’un Roadster. Je suis légèrement penché vers l’avant et un peu en appui sur les bras, les jambes un peu repliées. La position reste homogène dans sa globalité et donne une impression de confort.

Au programme :

Casa === Khouribga par la route nationale

Khouribga === Rabat par la départementale

Dès les premiers tours de roues, on constate sa facilité d’utilisation ainsi que son poids « important sur le papier », imperceptible dans la réalité.

Les commodos sont intuitifs et donnent un bon ressenti même si la poignée de gauche parait chargée (pas moins de huit boutons). On s’y retrouve au bout de quelques utilisations. La visibilité des rétroviseurs est correcte et leur position ne permet pas de passer au-dessus des rétros de voitures.

Nous sortons de la ville et prenons la nationale. Une route très fréquentée par les poids lourds, donc dégradée et bosselée. La S1000XR n’aime pas du tout ce genre de revêtement. Même en ayant essayé les deux modes (Road et Dynamics), la suspension reste trop dure, ce qui oblige le pilote à ne pas rester assit ; et la roues arrière aura tendance à sautiller si la vitesse est un peu élevée.

Une fois sur surface normale, je commence les vrais tests d’accélérations, freinages, Shifter. Cette moto est exceptionnelle sur plusieurs niveaux :

–       Moteur : Un caractère et des accélérations dignes des meilleurs Superbikes du marché (normal, son moteur est celui de la S1000RR). Dommage que la version d’essai soit bridée à 9000Tr/mn, alors que les montées sont intenses de 3000 à 11000 tr/mn.

Les différentes cartographies (Rain, Road, Dynamic, Dynamic pro) permettent d’adapter le moteur selon les conditions de la route et du pilote. Après l’essai des trois derniers, je ne remarque presque pas de différence dans les montées de régime tellement le moteur est plein. Par contre, il y a une différence sur le contrôle de traction. Aucune glisse possible sauf pour le Dynamic pro ou le ASC (Automatic Stability Control) n’agit qu’après une glisse d’une demi seconde. Une fois le ASC complétement déconnecté, on profite pleinement du moteur. Mais là, ça devient du pilotage tellement il faut faire attention en sorti de virage. Au moindre serrage de la poignée de droite, ça patine. (Je déconseille pour les pilotes sans expérience)        

Une sonorité moteur envoutante et une détonation au niveau de l’échappement à chaque lâché de la poignée des gaz. Le moteur est tellement coupleux et équilibré qu’il reprend en 6ème à 2000Tr/mn à 50Km/h !

 –       Freinage : Le meilleur freinage que j’ai eu entre les mains. On est même surpris par son efficacité et son mordant « Le couplage y est pour beaucoup ». On peut même se permettre des freinages tardifs sans pour autant actionner l’ABS.

–       Boite à vitesse : Cerise sur le gâteau, LE SHIFTER. Cette nouvelle technologie est un régal à l’utilisation, l’embrayage n’est plus utilisé que pour le premier rapport, ensuite on garde un filet de gaz ou en accélération et on monte les rapports. (voir vidéo)  

Pour rétrograder, il suffit de lâcher la poignée de droite et descendre les rapports.            

Sa vraie vocation : le circuit, les enchainements de virages et les routes de montagnes. Choses que l’on a faites sur les 35Kms de virages entre El Khatouates et Sidi Bettache. Un vrai régal ! (voir vidéo)

Comme d’habitude sur ce type de moto, un essai piste était nécessaire. La moto est capable de rouler à vitesse modérée sur des pistes roulantes. Sa puissance, ses suspensions et sa monte pneumatique ne sont pas adaptés (voir vidéo) 

 
Derniers tests le lendemain en ramenant la moto, une portion d’autoroute ou j’essaie le régulateur de vitesse. Une option importante pour les longs trajets pour reposer la poignée des gaz (125Km/h à 5500Tr/mn). Aussi, la bulle protège très bien jusqu’à 180Km/h.

 
Conclusion :

Ce qui est clair, c’est que cette moto n’a de Trail que le guidon. Il s’agit d’une sportive surélevée, moteur puissant, freinage très performant, boite à vitesse de compétition. Moto clairement destinée aux pilotes aguerris qui souhaite les performances d’une Superbike, avec un maximum de confort pour les longs trajets et quelques escapades sur circuits fermés pour taper des chronos.

Trajet 410 Kms : (Consommation moyenne à rythme élevé 5,7L/100 kms ordinateur de bord, 6,0L/100 kms mesurée)

• Autoroute : 25 kms
• Nationale : 175 kms
• Montage/départementale : 165 kms
• Piste : 15 kms
• Ville : 30 kms
•  

Les plus :

• Moteur puissant et doux à l’utilisation
• Freinage
• Consommation
• Shifter
• ASC et ABS efficaces
• Bulle
• Son moteur et échappement de série
• Régulateur de vitesse

Le moins :

• Poids
• Chaleur dégagée par le moteur
• Point mort difficile à trouver
• Prix

Moto d’essai : Model 2015, 5700 kms ; pneu AR Michelin Pilot Power / AV Bridgestone BATTLAX avec 25% d’usure.

Fiche technique :

Chassis :

• Cadre : périmétique en aluminum
• Réservoir : 20 litres
• Hauteur de selle : 840 mm
• Longueur : 2183 mm
• Largeur : 940 mm
• Empattement : 1548 mm
• Poids en ordre de marche : 228 kg

Train avant :

• Fourche téléhydraulique inversée Ø 46 mm, déb : 150 mm
• 2 disques Ø 320 mm, étriers radiaux Brembo 4 pistons
• Roue AV : 120 / 70 – 17″

Transmission :

• Boite à 6 rapports
• finale par chaîne

Train arrière :

• Mono-amortisseur, déb : 140 mm
• 1 disque Ø 265 mm, étrier 2 pistons
• Roue AR : 190 / 55 – 17″

Moteur :

• 4 Cylindres en ligne, 4 temps
• Refroidissement : par eau
• injection Ø 48 mm
• 2 ACT
• 4 soupapes par cylindre
• 999 cc (80 x 49.7 mm)
• 160 ch à 11000 tr/min
• 11.3 mkg à 9250 tr/min

Rencontre du jour : lors d’une de nos pauses, nous avons eu la visite d’un propriétaire des lieux. Il est juste venu admirer ces montures métallique. 

Pilote/Rédacteur : Karim El Medkouri