Audi : le guide du débutant
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la marque aux Anneaux.
Audi, c’est quoi ?
L’un des constructeurs premium les plus réputés de la planète, et à ce titre le meilleur ennemi de Mercedes et BMW. Comme eux, Audi est évidemment allemand. Il fait aujourd’hui partie de l’empire Volkswagen avec Skoda, Seat, Porsche, Bentley, Lamborghini et Bugatti, c’est pourquoi beaucoup d’Audi partagent des plates-formes, des moteurs et des composants avec des voitures de ces marques.
Il s’agit d’un tout jeune constructeur puisqu’il n’existe sous sa forme actuelle que depuis le milieu des années 60. On peut cependant remonter bien plus loin : le nom Audi existe depuis 1910. C’est la traduction latine du nom de son fondateur, August Horch (« écoute », en vieil allemand). En 1932 la marque fusionne avec DKW, Wanderer et Horch (la première marque créée par August avant qu’il parte fonder Audi) pour former Auto Union.
Où les Audi sont-elles produites, et combien sortent des usines chaque année ?
Audi a des usines un peu partout, pour la plupart partagées avec d’autres marques du groupe. Outre ses sites propres d’Ingolstadt et Neckarsulm en Allemagne, la marque produit des voitures en Hongrie, en Belgique, en Espagne, en Slovaquie, en Russie, au Mexique, au Brésil, en Chine et en Inde. En 2019, 1,8 million de voitures sont sorties de toutes ces chaînes. C’est beaucoup.
Quel genre de voitures produit Audi ?
Comme ses compères BMW et Mercedes, Audi met un point d’honneur à occuper la moindre niche. On trouve dans son catalogue des berlines et des SUV de toutes les tailles et de toutes silhouettes, des citadines et des compactes, des coupés (à deux ou quatre portes), des cabriolets, des voitures électriques et même une supercar à moteur central arrière. Il y a absolument de tout chez Audi.
Heureusement, la nomenclature est extrêmement claire (en tout cas celles des voitures parce que les moteurs, c’est une autre histoire…). Les A sont les berlines et leurs dérivés, les Q sont les SUV. Plus le chiffre est grand, plus la voiture l’est aussi (sans parler de son prix). La gamme se compose donc actuellement des A1, A3, A4, A5, A6, A7 et A8 d’une part, et des Q2, Q3, Q5, Q7 et Q8 de l’autre.
Au sommet de chaque gamme, on peut trouver des version sportives S et RS. Le TT (coupé/roadster) et la R8 (supercar) font bande à part, tandis que les très récentes e-tron 100 % électriques tentent de se faire une place.
Quelle est l’Audi la moins chère ?
Les voitures low cost, ce n’est pas vraiment le genre de la maison. Au sein du groupe, ce sont Skoda et Seat qui incarnent l’entrée de gamme et Audi le haut de gamme, Volkswagen se situant quelque part au milieu. L’A1, Audi la plus abordable de toute la gamme, se dispute avec la Mini le titre de citadine la plus chère du marché, attaquant à 20 970 € avec 95 ch et un équipement misérable (comptez pas loin du double avec plus de chevaux en finition S-Line full option).
Et l’Audi la plus chère ?
Il s’agit bien évidemment de la R8, plus particulièrement de sa carrosserie Spyder (227 380 € en version Performance). Pourtant, cette supercar est loin d’être une mauvaise affaire compte tenu a) de la santé et de la sonorité incomparable de son V10 atmosphérique de 620 ch, b) de sa polyvalence au quotidien et c) de sa proximité technique avec la Lamborghini Huracán, beaucoup plus chère.
Quelle est l’Audi la plus performante de l’histoire ?
L’Audi routière la plus rapide de tous les temps est la R8 V10 Performance que nous venons d’évoquer : 0 à 100 km/h en 3,1 s, 331 km/h. Mais Audi a aussi un riche passé sportif qui remonte aux Auto Union de l’entre-deux-guerres.
À la fin des années 30, Auto Union domine (avec Mercedes) les Grand Prix grâce à d’incroyables voitures de course sponsorisées par le Reich et animées par des V16 à compresseur qui leur permettent de dépasser les 320 km/h. Mais Hitler en veut plus, ce qui mène à une féroce course aux records de vitesse entre Auto Union et Mercedes avec des autos profilées, sur les interminables lignes droites des autoroutes allemandes toutes neuves.
En 1937, Bernd Rosemeyer devient, au volant d’une Auto Union, le premier homme à dépasser les 400 km/h sur une route publique, avant de voir son record amélioré en janvier 1938 par Rudolf Carraciola et sa Mercedes (432 km/h). Rosemeyer se tuera quelques heures plus tard en tentant de reprendre son bien.
Quel a été le meilleur moment d’Audi ?
Difficile de ne pas penser immédiatement à l’épopée des Anneaux aux 24 Heures du Mans. En l’espace de 18 ans, la marque les a remportées 13 fois, le deuxième plus beau palmarès de l’épreuve derrière Porsche (19 victoires). Troisième et quatrième pour leur débuts en 1999, les R8 raflent les trois éditions suivantes avec leur V8 3.6, font de la place à leur cousine Bentley en 2003 avant de regagner en 2004 et 2005.
En 2006, Audi abandonne le V8. D’ailleurs, il abandonne l’essence, et arrive au Mans avec la R10 TDI. Premier Diesel vainqueur de la course, cette voiture perpétue l’hégémonie d’Audi pour trois éditions. Peugeot parvient à défaire la R15 TDI en 2009, mais cette dernière triomphe en 2010 et sa descendante la R18 (Diesel puis hybride Diesel) restera invaincue jusqu’en 2014, avant que Porsche prenne le pouvoir. Audi s’est retiré du LMP1 en 2016 pour se concentrer sur la Formule E.
Et le pire moment ?
Très probablement le Dieselgate. En 2015, il a été prouvé que des millions de voitures Diesel du groupe Volkswagen, parmi lesquelles de nombreuses Audi, étaient équipées d’un dispositif illégal destiné à tricher lors des tests d’émissions de CO2 à l’homologation. En juillet 2019, la justice allemande a même été jusqu’à inculper Rupert Stadler, patron d’Audi de 2007 à 2017, pour fraude, contrefaçon et publicité mensongère, non sans l’avoir placé quatre mois en détention préventive en 2018 au cours de l’enquête.
Le moment le plus surprenant ?
1981, quand la planète automobile voit un obscur petit constructeur allemand débarquer de nulle part en rallye et commencer à gagner avec Hannu Mikkola et Michèle Mouton. L’auto s’appelle Quattro, et c’est la première fois qu’un constructeur exploite sérieusement une transmission à quatre roues motrices sur une voiture de sport. L’Audi Quattro a révolutionné le rallye, menant Walter Röhrl, Hannu Mikkola et Stig Blomqvist au titre en 1982, 83, et 84. À cause d’elle, plus aucune voiture à deux roues motrices n’a été sacrée au championnat des constructeurs depuis la Lancia 037 en 1983.
Autre surprise du chef, la réussite époustouflante que fut la première R8 (de route) en 2007, alors qu’Audi n’avait jamais conçu de supercar auparavant (même s’il s’était fait les dents en reprenant Lamborghini). Et l’A1 Quattro, une formidable bombinette dont le tempérament a pris tout le monde de court.
Quel est le plus beau concept car Audi ?
Il y a eu beaucoup de jolies choses sur les stands Audi mais nous gardons une affection toute particulière pour le Quattro Spyder de 1991. Une R8 quinze ans avant l’heure, aussi réaliste qu’un concept car puisse l’être. Présenté au salon de Francfort 1991, le Quattro Spyder est une sportive tout en alu à moteur central et transmission intégrale. Il semblerait qu’Audi ait croulé sous les commandes, mais ait renoncé à la produire faute d’arriver à réduire suffisamment les coûts pour que l’affaire soit rentable. Dommage.
Une dernière chose à savoir sur Audi ?
Allez, c’est cadeau : Audi a appartenu un temps à Mercedes. Enfin presque. Figurez-vous qu’Auto Union a été racheté par Daimlez-Benz en 1958. L’entreprise était moribonde, mais les capitaux de Daimler ont permis la naissance de la première Audi d’après-guerre en 1965 (baptisée tout simplement Audi, en photo ci-dessus). Juste avant, en 1964, Volkswagen a racheté Auto Union et l’a rebaptisée Audi en gardant les quatre anneaux. Vous connaissez la suite.
Source: topgear