J’ai fait 60.000 km au Maroc avant l’aventure de l’Afrique

Le Maroc connait depuis quelques années un grand développement du marché de la moto, nous le constatons aussi bien sur nos routes, dans nos villes et sur les différentes pistes que compte le royaume, mais aussi sur les réseaux sociaux avec une constante évolution du nombre de clubs, d’associations, de You tubeurs, ainsi que des aventuriers motards solitaires.

Aujourd’hui, nous nous intéressons à un jeune homme qui, depuis l’achat de sa première moto, ne cesse de rouler avec. Il a sillonné les routes et pistes du Maroc avant de s’aventurer dans plusieurs pays d’Afrique.

Cette aventure qu’il a tenu à partager avec nous, va nous montrer à quel point notre pays est beau et que nous y sommes en sécurité, à travers cette interview nous allons comprendre pourquoi !

Sportautomoto.ma : Bonjour Saad, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Saad : Bonjour, je m’appelle Saad Bendrioua, j’ai 26 ans. Je suis géologue chercheur dans le domaine des hydrocarbures, originaire de Meknès , un vrai passionné de découvertes et d’aventures depuis un très jeune âge.

Sportautomoto.ma : Que représente la moto pour toi ?

Saad : Pour la plupart des gens, la moto n’est qu’un simple moyen de locomotion. Pour moi, la moto c’est la liberté, l’aventure et un challenge ! Ayant un esprit voyageur et passionné par le géo-tourisme, la moto m’a permit d’atteindre des endroits isolés, de faire des découvertes, de côtoyer de nouvelles cultures et de rêver de voyager le monde.

Sportautomoto.ma : Depuis quand pratiques-tu la moto et quel a été ta première bécane ?

Saad : Depuis que j’étais coureur cycliste, j’ai fait pas mal de cyclo voyages à travers tout le Maroc. Ma 1^ère deux roues était une petite cylindrée, un scooter deux temps avec lequel j’ai pu barouder partout, que ce soit en piste ou sur la route.

Sportautomoto.ma : parle nous de ta moto actuelle, depuis quand tu l’as, qu’est-ce que tu en penses, est ce qu’elle repend à tes attentes, pourquoi avoir choisi cette marque et ce modèle ?

Saad : Immédiatement, après avoir eu mon permis moto en 2020, j’ai acquis la Royal Enfield Himalayan. C’est une machine simple, à la porté de tout le monde et qui a fait ses preuves à travers le monde.

Sportautomoto.ma : Quelles sont les régions que tu as visité au Maroc et qu’est ce qu’il te reste à découvrir ?

Saad : Dans l’espace d’un an, je me suis trouvé avec 50 000km au compteur, j’ai pu visiter et revisiter toutes les régions du Maroc, surtout les régions les plus reculés et les moins exploitées touristiquement. Il y’a encore des recoins secrets à découvrir au sud du Maroc.

Sportautomoto.ma : Comment t’ai venu l’idée de faire ce voyage en Afrique ?

Saad : Une visite d’affaire à Nouakchott était la cause primordiale derrière ce voyage. L’envie de partir en long voyage ainsi que les facilités d’entrée aux pays CEDAO, m’ont poussé a aller au-delà de mes limites et de partir à moto vers une nouvelle aventure sans trop y penser.

Sportautomoto.ma : Ce voyage a demandé combien de temps, combien d’argent, pour faire combien de kilomètre et quels sont les pays que tu as visité ?

Saad : faisant départ de ma ville natale, j’ai parcouru 8000 kilomètres jusqu’à Abidjan en moins d’un mois en traversant la Mauritanie, Sénégal, Gambie, Guinée Conakry, puis la Côte-d’Ivoire avec un budget d’environs 50 000 dirhams, cela, en renvoyant la moto par transport ( y compris mon billet d’avion et le rapatriement de ma moto).

Sportautomoto.ma : Quels pays tu as le plus apprécié et pourquoi ?

Saad : En fait, chaque pays se diffère de l’autre. Mais si j’ai à choisir, ça sera la guinée ! Cette partie du voyage m’a marqué, j’ai appris ce que c’est que la patience et l’humilité, j’ai pu redécouvrir mes limites et mes pouvoirs. Ma vision par rapport à beaucoup de choses dans la vie ont changés.

Sportautomoto.ma : Quels ont été les plus beaux moments de ce voyage ?

Saad : les rencontres que j’ai fait sur la route, les anciens camarades de l’université que j’ai retrouvé, et la beauté infinie des paysages traversés, bref, ce voyage m’a fait beaucoup apprendre sur les gens et surtout sur moi-même.  

Sportautomoto.ma : Quels ont été les plus mauvais moments de ce voyage ?

Saad : les successifs actes de corruption sur les frontières et les points de contrôles, la conduite irresponsable des utilisateurs de la route, en finissant par m’échapper d’une tentative d’agression et de vole armée en Côte-d’Ivoire.

Sportautomoto.ma : Depuis que tu as cette moto et le nombre de kilomètre que tu as fait avec, quelles sont les pannes ou les problèmes que tu as eu ?

Saad : avant de partir sur ce périple d’Afrique de l’Ouest, j’avais déjà le compteur à 59 000 kilomètres et qui ont été parcourus en moins de 20 mois, la moto a bien tenu, sauf que j’ai fini par avoir une fissure sur le châssis, que je n’ai pas hésité à réparer avant de partir en Afrique, cela, après des mois d’attente d’un nouveau châssis auprès du concessionnaire.

Sportautomoto.ma : Après autant de kilomètres parcouru en si peu de temps, qu’est-ce que tu pourrais nous dire sur ces pays et surtout sur le Maroc

Saad : On peut vraiment voir à quel niveau notre pays s’est développé par rapport à ses voisins. Clairement, notre pays offre une composante exceptionnelle sur tous les niveaux ainsi qu’une panoplie de paysages uniques en leurs genres.

Sportautomoto.ma : qu’est-ce que tu apprécies le plus quand tu voyages ?

Saad : pour moi, chaque voyage est unique, mais ce qui m’intéresse le plus s’est le patrimoine géologique infini des paysages traversés ainsi que l’histoire explicite cachée derrière chaque endroit visité.

Sportautomoto.ma : Est-ce que tu serais prêt à revivre une telle aventure et pourquoi ?

Saad : J’y reviendrai, ça c’est sûr ! L’envie de voyager, de découvrir et mon travail me pousseront toujours vers ce genre d’aventures.

Sportautomoto.ma : Est-ce que tu as d’autres projets en cours ?

Saad : Oui, en effet je prépare mon long voyage Maroc – Inde.

Sportautomoto.ma : Qu’est-ce que tu aimerais dire aux passionnés motards qui nous suivent et quels sont tes conseils pour les futurs aventuriers qui aimeraient se lancer dans ce genre de périple ?

Saad : Notre seule limite est soi même ! Il ne faut jamais hésiter quand cela le permet ! Sans oublier qu’un bon voyage c’est une bonne préparation. Toujours prévoir un plan B.