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Interview Amine Echiguer : Dépassement, Plaisir, Courage

Depuis le Rallye du Maroc ou Amine Echiguer avait brillé pour sa première participation en rallye raid en remportant la première place de la catégorie Enduro Cup, nous voulions reprendre contact avec notre champion.

Avant de parler de l’actualité, nous aimerions nous replonger avec lui dans cette première expérience du rallye du Maroc à travers cette interview.

Sportautomoto.ma : Bonjour Amine, Est-ce que tu t’attendais à un tel résultat ?

Amine : Non, absolument pas. C’était ma toute première expérience en Rallye et je ne m’y attendais pas du tout.

Sportautomoto.ma : Quel a été ton sentiment au moment de l’annonce de ta victoire ?

Amine : Sur la dernière étape j’ai roulé très vite et au ravitaillement je voyais que j’avais pris énormément d’avance sur les concurrents. Puis sur la ligne d’arrivée j’ai compris que c’était fait. Une sensation unique en son genre. J’ai célébré ce moment sur la moto avec moi-même et c’était parfait.

Sportautomoto.ma : Quels étaient les moments les plus durs durant ce rallye ?

Amine : Pour moi le plus dur c’était les 400 km de liaison tous les jours sur la route. C’est des heures et des heures assis sur la moto et ça épuise car il ne se passe rien. J’ai vu un motard rater un virage en liaison, puis contraint d’abandonner après de sérieuses blessures…

Sportautomoto.ma : Est-ce que tu t’es fait des frayeurs ?

Amine : Le matin de la 3ème étape, le soleil ne permettait pas de voir les dangers sur une piste très roulante. Ça roulait très vite et je me suis fait surprendre plusieurs fois. D’ailleurs il y a eu beaucoup d’accidents ce matin-là.

Sportautomoto.ma : Piloter, naviguer et faire attention aux différents pièges, tout ça au même moment, est ce qu’il reste du temps pour admirer les paysages par lesquels vous passez ?

Amine : En liaison on peut admirer les paysages, et cette région du Maroc est pour moi de loin la plus belle. Mais en mode course, on pense plutôt au prochain Danger ou au prochain Cap à prendre.

Sportautomoto.ma : Si tu devais décrire cette première expérience en trois mots, lesquels choisirais- tu ?

Amine : Dépassement, Plaisir, Courage

Maintenant, ce que nous aimerions savoir :

Sportautomoto.ma : Est-ce que tu continues tes entraînements ? (Détaille nous ce que tu fais)

Amine : Oui après le Rallye j’ai mis la main sur des RoadBook et je suis retourné plusieurs fois dans le désert pour m’entrainer.

De manière générale, j’adore le sport. J’ai des amis qui préparent l’ironman 70.3 de Tanger et je m’entraîne avec eux en vélo et en natation. La course à pied j’évite car mes articulations sont bien entamées.

Sportautomoto.ma : Quels sont les événements auxquels tu comptes participer cette année ?

Amine : Déjà il est prévu que je participe à l’Andalucia Rallye qui se tiendra du 7 au 13 juin prochain. C’est sûr ça sera bien différent du désert marocain dont j’ai l’habitude mais c’est une course qui compte au championnat du monde des rallyes et je serais le seul à y représenter le Maroc. C’est une fierté.

Ensuite si le budget le permet j’aimerais me concentrer sur Le Dakar en Janvier

Sportautomoto.ma : Dans quelle catégorie ? et pourquoi ?

Amine : Pour être compétitif sur le Dakar, il faut une vraie moto de Rallye. Et une moto de Rallye ça coûte très cher (370.000 Dhs la KTM Rallye Factory Replica par exemple). A l’heure actuelle c’est pas encore accessible pour moi. Tous les sponsors ont revu à la baisse leurs budgets à cause du covid et de la conjoncture économique… c’est une période qui n’est pas du tout propice au sponsoring … Donc pour l’instant je vais continuer avec ma moto d’enduro et continuer à progresser.

Sportautomoto.ma : Quels seront tes objectifs durant ces rallyes ?

Amine : Je dois continuer à apprendre. Je manque encore d’expérience pour rouler vite et de manière efficiente sur plusieurs heures.

L’objectif numéro 1 c’est avant tout de rentrer à la maison car j’ai une famille et des responsabilités. Tout le reste c’est du Bonus.

Sportautomoto.ma : Comme nous le savons tous, cette discipline coûte cher, est ce que tu as des partenaires qui t’aident à financer ces participations ?

Amine : Les courses coûtent très cher et c’est grâce à l’OCP et Motul Maroc que je peux les financer. Il y a aussi Dafy Maroc, Fast Pro et EnduroXplorer qui me soutiennent beaucoup techniquement.

La belle surprise pour moi cette année, ça reste la Fédération Royale Marocaine de Motocyclisme (FRMM) qui fait un travail remarquable pour améliorer les choses. C’est positif pour la suite et pour les générations futures.

Sportautomoto.ma : Aimerais-tu passer un message à tes fans, aux marocains amoureux d’off road et aux jeunes pilotes marocains ?

Amine : J’ai pris conscience d’une chose récemment que j’aimerais partager.

Que l’on roule à 200 ou à 30 km/h, ce qui compte c’est le plaisir. Il arrive souvent que celui qui roule à 30 prenne autant de plaisir que celui qui roule à 200, le risque en moins. L’essentiel c’est de prendre du plaisir.

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