BAJA SSV 2021 : Day 2

Rallye

20/10/2021 18:31:31
BAJA SSV 2021 : Day 2

COURS APRÈS MOI, QUE JE T’ATTRAPE !

Ce qui fait le charme d’un SSV, c’est qu’il glisse, rampe et dérape au premier virage. Aujourd’hui, ils seront servis avec 32 kms de passage de dunes en tout genre ! Dans les dunes, la ligne droite n’est pas toujours le moyen le plus rapide de lier un point à un autre. Les zones de sable plus sombres sont toujours plus porteuses, elles permettent de prendre plus d’élan jusqu’à la suivante. Sur ce genre de terrain, le sable est poudreux et dense de poussière blanchâtre, avec des herbes à chameaux, des petits arbustes d’épines pointues qui à tendance à crever les pneus. En principe, les pilotes n’aiment pas ces endroits. Si on y ajoute la tôle ondulée sur plusieurs dizaines de kilomètres sur un sol dur et rigide, dans ce cas, l’exercice ne manque pas de sel ! D’ailleurs,  les Marocains se méfient de ce sable, particulièrement quand le soleil de midi est au zénith et qu’il efface tous les reliefs. Puis, les concurrents passeront entre deux montagnes et traverseront un Oued avec de la végétation. Puis ils seront dans un Erg sur 12 kms, avant de se retrouver dans l’Erg de Chegaga pendant 32 kms.

La suite de cette spéciale favorisera les pilotes rapides lorsqu’ils atteindront un plateau très roulant d’une longueur de 98 kms, avec tout de même quelques ondulations, du style herbe à chameau. C’est bien connu, la meilleure façon de rouler, c’est de mettre le pied sur le champignon ! Mais attention, l’inconvénient du Maroc, c’est que les pistes sont étroites et très rocailleuses, où il n’est guère aisé de doubler sans prendre de risques. Dès lors, il faut en appeler au bon sens de chacun pour que les spéciales se disputent normalement dans un contexte sportif et loyal.

Fort de son succès d’hier, Philippe Pinchedez à bien l’intention de défendre becs et ongles sa place de leader. Ce matin au départ, il savait que derrière, personne ne lui fera de cadeau ! « Cours après moi, que je t’attrape », pensait-il en attendant le top départ, à 8h00 ce matin.

C’est donc une horde sauvage qui va courir après le leader pour l’avaler tout cru ! Les sales bêtes ! À peine élancé, Pinch #108 est obligé de faire demi-tour au km 1 pour réparer son variateur. Il perd 25 minutes. Du coup, le ciel s’éclaircie pour ses adversaires. Deuxième avertissement de la matinée, Hugues Lacam et Max Delfino #107 partis en deuxième position, rentre aux stands à 9h00 en catastrophe pour réparer son cardan. Quant ça veut pas, ça veut pas. Peu de temps après, le SSV de Cyril Neveu #100 saute comme un cabri et part en tonneau, heureusement sans gravité, le temps de redresser la porte, et c’est reparti.

Pendant ce temps, le vent décide de se lever, face au danger, le directeur de course prend l’initiative de neutraliser les 20 minutes d’arrêt, à une heure. Après avoir perdu 45 mn hier, le # 106 : Jean-Christophe Girard qui avait remporté le dernier Carta Rallye voit toutes ses chances s’envoler. En même temps, c’est toujours dans le désert qu’on casse sa pipe ou sa bouteille d’eau.

Les révoltés du Bounty !

On approche de la fin de matinée, la météo locale annonce une tempête de sable dans cette région. Des tempêtes de sable en décors surnaturels font les légendes de cette discipline automobile qui se bâtissent avec des héros, et qui affrontent en permanence les obstacles. Sous la menace d’un gros grain, en bon marin de Capitaine de vaisseau, Chris Armelin neutralise la deuxième partie de l’étape. Ohé, ohé matelot, le bateau navigue sur les flots, d’une mer de sable…!

Compte tenu de la neutralisation de l’étape, les premiers concurrents arrivent rapidement sur la ligne d’arrivée, soulagés de ne pas repartir. Malgré un problème mécanique au tout début de la spéciale, Hugues Lacam et Max Delfino passent les premiers entre les flammes. La bagarre entre le 108 et le 107 est a priori lancée. Max Delfino « Je crois qu’aujourd’hui on est rentré dans la gueule du loup ! Avec Hugues, ça ferraillait dur dans l’habitacle pour rattraper nos 25 minutes de réparation, de ce matin ». Puisqu’une grande majorité de concurrents sont rentrés tôt, au bord de la piscine, quelques équipages sirotent une menthe à l’eau ! les discussions vont bon train, chacun y raconte ses petites galères, mais aussi ses joies.

Si à 20h00 tout le monde est de retour au bivouac, plusieurs véhicules sont encore plantés dans les dunes, en attente d’un remorquage du camion balai, que l’on commence à appeler ‘’ l’Arlèsienne ! ’’ Saluons toute l’équipe de Chris Armelin qui a vraiment tout mis tout en œuvre pour rapatrier au bivouac tous les ‘’Enfants du Paradis ! ‘’ 

Ils ont dit…

# 160 Frédéric Antonelli / Mylène Adami « Pour nous deux, c’est aussi un baptême du feu, c’est la première fois que nous nous mesurons à l’immensité du désert. Nous appréhendions les passages de dunes, et sur l’étape d’hier, on s’est rendu compte que cela ne s’improvise pas. Vers midi, nous devions monter sur une très impressionnante montagne de sable. De la voir de loin, j’en avais déjà le vertige. Sans doute l’hésitation ou le manque de maîtrise du phénomène, notre Yamaha YZX 1000 s’est planté jusqu’à la roue de secours. Nous avons tout essayé pour sortir de ce mauvais pas, mais je pense que la nature est plus forte que nous. Vers 14h00, nous avons décidé avec mon mari de jeter l’éponge, car nous étions chao debout. Un véhicule de médecin n’a pas non plus réussi à nous sortir. Heureusement qu’ils avaient de l’eau, car de notre côté, nous étions à sec. Finalement, notre équipe basée au bivouac est venue à notre secours vers 23h30, avec quatre locaux. Finalement, après avoir passé 14 heures dans les dunes sans perdre l’espoir. Une fois au bivouac vers 3h00 du matin, nous avons repris nos esprits et pensé à ce que nous venions de vivre. Ce que je retiens de cette aventure, c’est le silence qui règne sur cette mer de sable ».

#132 Romuald Lasme / Laurent Magat « Nous sommes tous les deux copilotes sur asphalte depuis des années (IRC et Championnat du Monde sur Terre…). Parfois, il faut savoir se remettre en cause pour découvrir autre chose. Notre choix s’est dirigé une autre discipline, celle que les pilotes des Paris-Dakar, vivaient. En fait, c’est complétement différent. En Rallye Raid, on a vite compris que le chrono n’était pas le plus important. Contrairement à l’asphalte, ou il faut grignoter quelques secondes par si, par là, ici on peut perdre 15 minutes pour changer une roue et les récupérer dans la demie-heure qui suit. C’est toute la stratégie de l’endurance. La nav aussi est complétement différente, le copi n’a pas besoin de tout annoncer. En tout cas, ce matin nous étions huitième au classement général. Ce n’est pas si mal pour deux petits nouveaux ».

Classement général ES3

1 # 104 Lacam / Delfino 8 :37 :37

2 # 108 Pinchedez / Gaidella 8 :45 :03

3 # 100 Neveu / Neveu 8 :54 :21

4 # 125 Rollet / Denecheau 8 :56 :55

5 # 102 Castan / Palissier 9 :01 :26

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Gilles David S/Presse BAJA SSV MOROCCO 2021

Crédit photos : Actiongraphers

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