A leur arrivée aux portes de l’Hacienda El Rosajelo, une exploitation agricole typique de l’Andalousie, devenue au fil de son histoire lieu de réception, les concurrents ont tous laissé échapper un cocktail d’émotion : soulagement, joie, gratitude et surprise.
Soulagement d’avoir réussi à franchir les barrières sanitaires depuis leur lieu de départ, parfois lointain, jusqu’au rallye. Joie d’enfin retrouver réunie la grande famille du rallye-raid et de pouvoir à nouveau pratiquer leur passion. Gratitude envers l’organisation d’avoir réussi le tour de force de leur proposer en un temps record une course internationale dans le contexte sanitaire actuel. Surprise de découvrir l’écrin exceptionnel dans lequel l’organisation, attentive au cadre de ces retrouvailles, leur proposait de vivre cet inédit Andalucía Rally. Selon le profil des participants, l’une ou l’autre de ces émotions prédominait.
Pour la majorité des pilotes de pointe, la joie arrivait en premier, et Ricky Brabec (Monster Energy Honda) le vainqueur du Dakar 2020 en début d’année, n’y faisait pas exception : “je suis vraiment content d’être de retour et de retrouver le team mais aussi les autres compétiteurs. C’est une bonne opportunité de rouler au road-book comme au Dakar et avec mes futurs adversaires afin de voir où je me situe. Même si je pense, qu’aucun d’entre nous ne sait ce qui nous attend, on est très excités de se retrouver tous ensemble.”
Un sentiment partagé par l’un de ses principaux adversaires, l’australien Toby Price (Red Bull KTM Factory Racing). “Nous sommes tous ravis d’être de retour sur un rallye après une année si difficile. C’est bien sûr un endroit inconnu pour nous. De ce que j’ai pu comprendre, cela va être assez rapide avec quelques portions techniques et de navigation. Mon objectif est de retrouver de bonnes sensations sur la moto, d’aiguiser ma navigation et d’être prêt pour le Dakar.”
Du côté du pilote français Adrien van Beveren (Monster Yamaha Rally), la joie n’était pas feinte non plus. “Le rallye-raid est ma passion. Être ici dans cette ambiance, c’est juste ce que j’aime le plus. Je sens déjà l’adrénaline en moi. Je deviens un autre homme quand je suis en course. Je suis heureux d’être ici, dans mon élément.”
Un sentiment partagé par la majorité des pilotes auto, dont “Monsieur Dakar” Stéphane Peterhansel (X-Raid Mini JCW) qui exprimait aussi sa gratitude : “Je suis vraiment heureux d’être de retour en rallye après plusieurs mois d’arrêt. Félicitations à David Castera et son équipe ODC Events, j’imagine que cela n’a pas été facile, mais c’était vraiment important pour la discipline. Nous sommes vraiment heureux d’avoir cette opportunité de nous retrouver ensemble avec le team et de pouvoir tester les voitures, particulièrement pour moi à qui cela va permettre de passer du temps dans l’auto avec mon nouveau co-pilote Edouard Boulanger en vue du Dakar.”
Pour Isidre Esteve (Repsol Rally Team), c’est un profond soulagement. L’ex-pilote moto avait vu son nouveau projet un temps stoppé avant d’être carrément menacé. “Pour être honnête, si nous n’avions pas eu l’opportunité de courir ici pour préparer la nouvelle voiture, je ne suis pas sûr que mes sponsors auraient donné leur feu vert pour le Dakar 2021.”
Et il n’était pas le seul à voir dans l’Andalucía Rally, un tremplin pour le plus grand rendez-vous de la planète tout-terrain de janvier 2021. Tous les “rookies” à moto se doivent de participer à un évènement approuvé par A.S.O. avant d’envisager le Dakar et tout triple champion du monde d’enduro qu’il soit, David Knight (HT Rally team) ne pouvait prétendre à une exception. Le Manxois de déclarer : “Après plusieurs tentatives infructueuses pour être au départ du Dakar, tout s’est précipité en début d’année. La dernière pièce manquante du puzzle était de participer à une course qualificative. Et quand les voyants se sont éteints les uns après les autres, j’ai commencé à être inquiet. Avec l’Andalucía Rally 2020, j’ai finalement de quoi valider mon ticket d’entrée au Dakar”.
Après le Shakedown hier après-midi, aujourd’hui a été dédié aux vérifications administratives et techniques. Au total, sont attendus d’ici demain 68 motos/quads et 58 autos/SSV, rassemblant près de 30 nationalités. Tous les concurrents, leurs équipes comme les membres de l’organisation d’ODC Events ont présenté avant d’entrer au bivouac un test négatif au Covid 19 afin d’offrir un maximum de sécurité sanitaire au sein de la course qui, exceptionnellement, vivra cette semaine à huis clos. Dès demain pour les motos, la course reprendra ses droits avec la Super Spéciale de 9 kilomètres en fin de journée. Elle déterminera l’ordre de départ de l’étape 1 et lancera les chronos du rallye. S’élancer placé dans la première spéciale est un enjeu de taille face aux piste qui s’annonçent poussiéreuses…
David Castera, le maître d’oeuvre de ce défi de préciser la philosophie de cette première édition. « En créant l’Andalucía Rally, nous avons voulu raviver la flamme pour éviter qu’elle ne s’éteigne. À trois mois du Dakar, c’est un signal fort. 95% des concurrents qui sont là seront au Dakar et il était important pour eux, mais aussi pour leurs sponsors, de leur prouver que l’aventure restait possible et qu’elle continuait. Aujourd’hui, même si on a un plateau de rêve avec la grande majorité des teams, les compétiteurs sont là pour reprendre leurs marques, faire des tests en vue des prochaines échéances, découvrir le nouveau road-book électronique en auto ou essayer l’air bag à moto.
On aurait tous aimé être au Maroc et rouler dans le désert comme d’habitude, mais ce n’est pas possible et ce rendez-vous de la famille du rallye-raid doit être abordé dans un esprit de convivialité plus que d’objectif sportif. Et quitte à avoir le plaisir de se retrouver tous ensemble, autant que ce soit dans un endroit accueillant tel que l’Hacienda El Rosalejo, chargé de l’histoire de l’Andalousie qui nous accueille. »
GROS PLAN SUR…
El Rosalejo, perle andalouse
Nichée tout au sud de la péninsule entre Séville et Gibraltar, rompue aux réceptions d’exception, l’Hacienda El Rosajelo plonge instantanément ses visiteurs dans le charme historique andalou. Entièrement restaurée dans son style colonial originel du 18e siècle, la propriété est une bulle spatio-temporelle connectée au rythme agricole ancestral. Gastronomie, repos, activité équestre et de pleine nature, autant d’expériences pour pénétrer le coeur vibrant de l’Andalousie. El Rosalejo vous donne rendez-vous toute l’année sous le soleil…