Lamborghini : le guide du débutant
Tout ce qu’il faut savoir pour prendre le Taureau par les cornes
Lamborghini, c’est quoi ?
La légende veut qu’à la fin des années 50, le magnat italien des tracteurs Ferruccio Lamborghini, irrité par le manque de fiabilité de sa Ferrari, en ait démonté le moteur et la transmission. Il aurait alors découvert que l’embrayage était le même que celui d’un de ses tracteurs.
Il s’en serait ému auprès d’Enzo Ferrari qui, avec son légendaire sens de la diplomatie, lui aurait aimablement suggéré de retourner à ses engins de ferme, et de laisser les professionnels de l’automobile s’occuper de construire les meilleures voitures du monde.
Touché dans son orgueil, Ferruccio aurait alors décidé de montrer à Enzo de quel bois il se chauffait, et de le battre sur son propre terrain. Le résultat est la 350GT ci-dessus, dévoilée en 1964.
Où les Lamborghini sont-elles produites, et combien sortent des usines chaque année ?
Dans la charmante bourgade au nom délicieusement italien de Sant’Agata Bolognese, en Émilie-Romagne, à deux pas de Maranello (Ferrari), Modène (Maserati) et San Cesario sul Panaro (Pagani).
Malgré son rachat par Audi en 1998 et les synergies qui en ont résulté, Lamborghini continue d’assembler ses voitures dans sa propre usine.
Et elle en produit plus que jamais puisqu’en 2019, 8 205 Lamborghini sont sorties des chaînes, un record que l’on doit à l’arrivée de l’Urus. En 2001, la marque vendait péniblement 300 voitures dans le monde.
Quel genre de voitures produit Lamborghini ?
La gamme Lamborghini actuelle comprend trois modèles. Il y a l’Huracán, une berlinette V10 partageant ses dessous avec l’Audi R8. Au-dessus dans la hiérarchie des supercars, on trouve l’Aventador, avec son V12 atmosphérique et ses lignes encore plus tranchantes. À côté est arrivé l’Urus, un SUV animé par un V8 turbo, techniquement proche de l’Audi RS Q8 (et donc de toute la smala des Porsche Cayenne, Bentley Bentayga et Volkswagen Touareg). Il était le SUV le plus rapide sur le Nürburgring… jusqu’à ce que son cousin Audi le détrône.
Quelle est la Lamborghini la moins chère ?
À l’heure où nous écrivons ces lignes, le moyen le plus abordable de garer une Lamborghini neuve dans votre allée est de signer un modeste chèque de 191 873 € pour une Huracán d’entrée de gamme. C’est pratiquement donné, nous sommes d’accord.
Toutefois, il faut noter que cette version de base est une simple propulsion, donc si a) vous vivez au-delà du cercle polaire ou que b) vous n’êtes pas forcément très dégourdi au volant, mieux vaudra peut-être prévoir un petit extra de quelque 5 000 € pour la transmission intégrale.
Et la Lamborghini la plus chère ?
À l’autre bout de la gamme régulière, l’Aventador commence à 338 000 € mais peut atteindre les 464 948 € en version SVJ Roadster (avant de la configurer avec votre peinture vert fluo fétiche et votre sellerie violette, évidemment). Voire les 575 303 € pour l’édition limitée « 63 » de cette dernière.
Et si l’on commence à aborder les éditions très, très spéciales dont la marque est coutumière, on arrive sans problème à sept chiffres.
Quelle est la Lamborghini la plus rapide de l’histoire ?
Les modèles actuels sont tous très proches, mais allons-y pour la Sián, dont le V12 à hybridation légère revendique 819 ch pour une vitesse de pointe supérieure à 350 (351 km/h ?) et un 0 à 100 km/h en moins de 2,8 s (2,79 s ?).
On ne connaît pas encore les performances de la nouvelle Essenza SCV12, mais avec 830 ch pour moins de 1400 kg, elle a un potentiel certain. En revanche, elle ne sera pas homologuée pour la route.
Quel a été le meilleur moment de Lamborghini ?
Très probablement la Miura. Il y a eu des Lamborghini plus outrancières, il y en a eu de plus performantes, mais la Miura est celle par qui tout a réellement commencé.
C’est la voiture qui a propulsé Lamborghini dans le cénacle des constructeurs de supercars. La voiture qui a d’ailleurs pour ainsi dire inventé la notion de supercar.
Sans la Miura, pas de Countach, ni de Diablo, de Murcielago ou d’Aventador. Et sans doute pas de Pagani ou de Koenigsegg non plus.
Sans la Miura, ce monde eût été beaucoup moins amusant.
Et le pire moment ?
La Jalpa, ticket d’entrée de la marque dans les années 1980. L’ancêtre de l’Huracán, si vous voulez. Sauf que l’Huracán tient parfaitement son rang à côté d’une Aventador, alors que l’auto ci-dessus à côté d’une Countach, comment dire…
Ce restylage de la Silhouette était censé passer de 0 à 100 km/h en moins de 6 s. C’était sans doute envisageable, mais à la verticale, en la poussant dans le vide depuis une falaise.
Bien que la Jalpa ait été produite à seulement 400 exemplaires, il est encore possible d’en dénicher des exemplaires très peu kilométrés pour un prix raisonnable. C’est parce que la plupart des Jalpa sont tombées trop souvent en panne pour rouler beaucoup.
Le moment le plus surprenant ?
Le LM002. Pas inattendu dans le sens « Chéri, tu m’as rapporté des fleurs ? Comme c’est gentil ! » mais plutôt « Chéri, il y a un éléphant dans le salon. »
Issu d’un appel d’offres militaire perdu par la marque, le « Rambo Lambo », lancé en 1986, était animé par un V12 de Countach. Mais si vous trouviez ça trop mou et que vous demandiez gentiment, on pouvait remplacer ce dernier par un moteur de bateau de course de 700 ch.
Quel est le meilleur concept car Lamborghini ?
Aïe, question délicate. Il y en a tellement…
On serait bien tentés de citer l’Egoista de 2013, un vaisseau spatial monoplace que Lamborghini décrivait comme « le comble de l’hédonisme. »
Ou l’Estoque de 2008, une berline finalement retoquée au profit de l’Urus.
Tiens, dans le même registre, disons la Portofino de 1987, en réalité un concept Chrysler rebadgé à l’occasion du rachat de Lamborghini par le groupe américain. D’abord pour le simple fait qu’il s’agit d’une berline quatre places avec un V12 central arrière. Ensuite parce ça va bien faire rager Ferrari de découvrir que Lambo a utilisé ce nom avant eux…
Une dernière chose à savoir sur Lamborghini ?
La Viper doit une partie de son âme à Lamborghini.
En 1989, quand Chrysler développait sa muscle car, ils lui cherchaient un moteur digne de ce nom. Plutôt que de partir d’une feuille blanche (trop cher), ils ont emprunté un projet de V10 de leur division pick-up et l’ont confié à Lamborghini, entré dans leur giron en 1987, en leur demandant s’ils pouvaient en faire quelque chose d’un peu moins… agricole.
Lambo a refait le bloc acier en aluminium, revu le refroidissement et l’équilibrage pour créer un V10 8 l développant la puissance très respectable à l’époque de 406 ch.
Une muscle car à moteur de pick-up : pas cool. Une muscle car à moteur de pick-up Lamborghini : super cool.
Source: topgear