La deuxième étape saoudienne aura souri au continent originel du Dakar. Ross Branch fait triompher le Botswana pour la première fois de l’histoire du rallye en moto tandis que Giniel de Villiers met l’Afrique du sud au premier plan avec la 15e victoire de sa carrière.
L’œil dans l’objectif
Les pilotes du Dakar n’ont jamais été loin de la plage… ils ont pourtant très peu roulé sur du sable entre Al Wajh et Neom, évoluant toujours en parallèle du littoral de la Mer Rouge. Dans leur remontée vers le nord du pays, ils ont surtout sillonné de vallée en vallée, avec des choix de navigation permanents qui ont même donné le tournis à des équipages expérimentés comme le duo Carlos Sainz-Lucas Cruz. En s’aventurant dans une portion semi montagneuse en deuxième partie de spéciale, ils ont à peine eu le loisir d’adresser un clin d’œil au Jabal Dabbagh, leur attention étant accaparée par les nombreux passages pierreux menaçant les pneus et même plus sérieusement la mécanique. Chez Toyota, Nasser Al Attiyah en a fait les frais sans conséquence, mais l’addition est nettement plus lourde pour Fernando Alonso.
L’essentiel
Déjà auteur de quelques coups d’éclats pour son premier Dakar en 2019, Ross Branch a empoché sa première victoire d’étape en remontant un à un ses adversaires sur la piste de Neom. Un succès qui en appelle d’autres et lui permet de devancer à l’arrivée le nouveau leader du classement général Sam Sunderland. Contraint d’ouvrir la route, Toby Price a lui lâché plus de 12 minutes. Une journée difficile pour l’Australien qui contraste avec celle d’Ignacio Casale chez les quads, auteur de son second succès consécutif avec une aisance impressionnante. La course auto a été beaucoup plus mouvementée pour les cadors habituels avec des soucis de navigation qui ont couté beaucoup de temps à Nasser Al-Attiyah, Carlos Sainz ou encore Stéphane Peterhansel. De quoi permettre à l’expérimenté sud-africain Giniel de Villiers de devenir le premier à remporter des spéciales sur les trois continents de l’histoire du Dakar, devant un Orlando Terranova qui en profite pour prendre la tête du rallye. Changement de leader également en SSV avec la prise de pouvoir du tenant du titre Chaleco Lopez et chez les camions grâce à la belle performance d’un Siarhei Viazovich en grande forme et bien décidé à contester la suprématie des Kamaz au Moyen-Orient.
La perf du jour
Inconnu du grand public, Sheikh Khalid Al Qassimi s’était pourtant déjà fait un nom avec une solide 6e place sur le Dakar 2018. Et l’arrivée du prestigieux rallye en Arabie Saoudite, à deux pas de chez lui, semble galvaniser l’ancien pilote WRC qui a su parfaitement tirer profit de sa Peugeot 3008 DKR sur la piste de Neom. Habile en navigation, le représentant d’Abu Dhabi prend une très belle troisième place à l’arrivée de la spéciale. De quoi s’installer en 7e position du général.
Coup dur du jour
Après des débuts honorables et une onzième place lors de la première étape entre Jeddah et Al Wajh, Fernando Alonso avait encore haussé le rythme sur la première partie du chemin le menant à Neom. Mais un choc au kilomètre 160 et une roue arrachée sur sa Toyota ont contraint l’ancien champion de Formule 1 à perdre 2h30 pour réparer. C’est le métier qui rentre pour l’Espagnol…
La stat du jour
Avec le meilleur temps sur l’étape de Neom, Ross Branch devient le premier vainqueur du Botswana mais aussi le 6e représentant du continent africain à remporter une spéciale sur le Dakar. Dans l’histoire de la catégorie moto, le plus vorace a été le Sud-Africain Alfie Cox avec une série de 8 spéciales entre 1999 et 2003, tandis que le franco-malien Alain Duclos s’était imposé dans sa ville natale de Bamako en 2006, puis en 2014 en Argentine. Son continent a par ailleurs connu des victoires récemment en quads avec Brian Baragwanath en 2016, et est surtout représenté au plus haut niveau en autos par Giniel de Villiers, sacré en 2009 et victorieux aujourd’hui sa 15e spéciale. Le pionnier a toutefois été le Kenyan Shekhar Mehta, vainqueur de 6 spéciales et 5e du classement final en 1987.
La réaction du jour
Sam Sunderland : « C’était aujourd’hui la première partie de l’étape Super Marathon, il fallait prendre soin de la moto du mieux possible. Ayant pas mal sollicité mon frein arrière j’ai préféré changer les plaquettes de frein avant de mettre la moto au parc fermé. C’était une journée longue et difficile avec la navigation mais aussi le terrain très varié, rapide, lent, technique, avec du sable mou.. Il y avait beaucoup de traces dans les canyons, certaines visibles et d’autres moins. L’un dans l’autre ça s’est bien passé, je suis dans le coup. »
Source: Dakar.com
Creditphotos: Dakar.com