vivre le Dakar 2019 selon Sébastien Delaunay.
Ayant côtoyer les plus grands pilotes de Rallye Raid en tant que copilote, que ce soit Harry Hunt sur Peugeot 3008 DKR lors Silkway 2018 ou du légendaire Pierre Lartigue sur le Rallye Raid Hearts Of Morocco 2018, Sébastien Delaunay s’impose dans le domaine comme étant un des meilleures copilotes de la discipline. Avec son sérieux, son amour pour son boulot, l’homme n’arrête pas d’évoluer vers un status de copilote de référence. Pour son Dakar 2019 auquel il a participé au coté de Pierre Lafay sur Peugeot 3008 DKR de l’écurie Eazy Rally, Sébastien nous a accordé une interview spéciale, décrivant la phase cachée du travail d’un copilote et la dureté de l’épreuve. .
 
 
Sprtautomoto: L’édition 2019 du Dakar s’est achevée sur un résultat plus que positive pour vous, comment vous avez vécu cette expérience péruvienne ?
 
Sébastien Delaunay: ce fut sur beaucoup de point de vue une énorme expérience humaine. nous ne venions pas pour gagner et nous le savions depuis le départ. Car avec un pilote dont c’est le 2ème rallye raid il faut être réaliste. Et même si notre auto nous as permis de faire régulièrement des places dans le top 15, l objectif était clairement de prendre du plaisir, et c’est ce que nous avons fait chaque jours. Pierre Lafay avait tout a découvrir de ce qu est un Dakar. la gestion du sommeil, le stress, les dunes, les autres concurrents sur la piste, les camions etc…, toutes ces choses auxquelles il n’avait jamais était confronté. Mais il a vite appris et notre équipe de mécaniciens bien que composée pour la moitié, de personnes découvrant la discipline, a aussi beaucoup aider dans cette aventure. Nous avons eu une voiture parfaite chaque matin, notre camion d’assistance et malgré la difficulté d’accès, nous as toujours sorti de nos mauvais pas. Nous avions quasiment tout entre les mains pour bien faire et nous avons eu une bonne entente avec Pierre dans l’auto.Bref, mis a part la chance, car c’est bien de chance dont nous avions manqué la vielle de l’arrive, notre Dakar fus un belle expérience humaine et sportive.
 
Sportautomoto: la navigation sur les dunes du Pérou était parmi des plus exigeantes, comment vous prépariez vous avant chaque étape?
 
Sébastien Delaunay: La navigation en elle même n’était pas particulièrement difficile. C’est plutôt la manière de négocier certains passages qui l était. En effet, nous avons eu à de nombreuses reprises des passages techniques très difficiles. Des choses que l’on n’anticipe pas en préparant son Road-Book, mais qui sur le terrain se trouve face à vous et c’est la qu il faut savoir contourner ou passer par des pistes ou des passages alternatifs. Nous avons à de nombreuses reprises avec Pierre pris du temps pour analyser certaines situations et discuter quelques secondes puis on se lance sur des dunes hors des traces hors des problèmes. C’est cette stratégie et cette faculté d’adaptation à chaque situation qui nous a permis de gérer cette course au mieux. Le parcours en lui même était beaux avec beaucoup de sables, des paysage magnifiques, mais malheureusement trop répétitif. Il faut avouez qu’on a tourner en rond et que ce fut monotone a la fin. De plus, même si le Road Book était juste et qu’il n’y avait que très peu d’erreurs, il manquait parfois de précision. La touche Marc Coma nous manquait cruellement sur cette éditions.
 
 
Sportautomoto: A part la navigation, le copilote à un rôle primordiale dans la ruée vers le podium, pourriez vous nous décrire votre quotidien ?
 
Sébastien Delaunay: C’est un peu plus que la navigation en effet. Le copilote est aussi le chef d’orchestre de tout ce qui passe autour de la voiture. Le pivot autour duquel l’ensemble de l’équipe s’échange.
C’est aussi un peu la nounou du pilote, c’est à moi de rassembler toutes les infos et de vérifier que le pilotes, les mécaniciens et les ingénieurs aient bien tous les mêmes consignes, les horaires de départ, les choix de pneus ou encore la consommation d’essence, c’est moi qui centralise tout ça et qui ensuite dispatche avec les personnes concernées.
En général, la journée commence une heure avant le départ en liaison. Réveille puis briefing avec le chef de voiture pour vérifier que tout soit OK, et si éventuellement il y a des choses à surveiller dans la journée. Pliage de la tante et petit déjeuner après avoir vérifié que le pilote et bien levé. Puis vient le briefing de la journée avec le pilote justement (longueur des spéciales, types de difficultés etc…)
 
Départ en liaison, ou j’en profite parfois pour faire une petite sieste…. Arrivé au départ de la spécial, je fais le tour de la voiture pour vérifier que tout est bien en place, que tout fonctionne correctement, bref que la voiture est prête. Départ de spécial, la navigation classique avec la prise de décision parfois pour réduire ou accélérer le rythme en fonction des informations que la voiture me donne (température, pression etc…) et de ce que je vois sur mon Road Book. 
 
Fin de spéciale, débriefing avec le pilote sur ce qui c’est passé. Puis, nous prenons des décisions techniques. Amortisseur trop dur, embrayage trop mou etc… 
Je synthétise tout cela et en fin de liaison je débriefe avec le chef de voiture, qui en plus des contrôles habituels, insistera sur les points que j ai évoqué. (au km 120 on a tapé une pierre a l’avant gauche, tu feras attention à l embrayage parce qu’aujourd’hui on l’a pas mal utilisé dans les dunes etc…)
 
Ensuite, je vais vers la responsable logistique qui a pris les heures de départ, les consigne spécifiques et éventuellement les messages de l’orga ou de la direction de course et le Roadbook du lendemain. Je regarde tout ça et discutions avec l’ingénieur pour calculer la conso de carburant pour le lendemain en fonction de l étape, du nombre de km et du profil. Puis débriefing avec lui sur les données enregistrées par l’auto, analyse d’éventuels problèmes. Ce qui permet de comparer les données de l’auto avec le terrain ou un éventuel problème que j aurai laissé courir volontairement.
 
Vient ensuite la pause, c’est notre moment avec Pierre. En général, on va au stand Dakar, on bois un verre, on discute, on regarde les résultats et on va manger.
 
Puis s’en suis la préparation du Roadbook avec la mise en page de ce dernier (il faut environs 2h pour faire cela).
 
Un dernier passage par le stand pour discuter avec les mécaniciens et éventuellement quelques dernières consignes en fonction du Road Book. briefing avec le responsable logistique pour les derniers détails du lendemain. Je donne l’heure du réveil à Pierre, l’heure de départ à l’équipe technique, puis enfin la journée se termine et je vais dormir.
 
Sportautomoto: le Peugeot 3008 DKR a joué le jeu entre les mains de l’écurie privée Easy Rally. Est ce que cette édition 2019 vous a aidé à peaufiner les régalages pour d’éventuelles participation en rallye raid ?*
 
Sébastien Delaunay: Se sont surtout les réglages de l’équipes que nous avons peaufiner. La voiture est aboutit et Peugeot nous a laissé toute la méthodologie d’entretien et de réglages. En soit, c’est assez simple, il faut suivre les prescriptions technique. C’est plus au niveau des méthodes de travail qu il a fallut trouver nos marques et je pence que sur ce point nous y sommes arrivé.
Les mécaniciens ont du s’adapter à un rythme de travail différent du WRC ou de l’atelier. Mais entre des jeunes mécaniciens motivés et quelques éléments choisis avec de l’expérience de la discipline, nous avons créer « je crois » quelque chose de bien. Tout le monde était motivé et malgré les galères les nuits sans sommeil et les conditions difficiles du Dakar, notre voiture était prête tout les jours sans exceptions. De plus, les quelques problèmes rencontrés comme pour toutes choses, les début ne se font pas sans erreurs. Ces problèmes ont été réparé de suite et les méthodologies revues pour les corriger. Le pari était osé car attaquer les Raids par le Dakar c’est pas évident, mais on l’a fait et on a créé quelque chose de solide pour la suite.
 
 
Sportautomoto: la journée la plus dur au Dakar à laquelle vous avez du faire face ?
 
Sébastien Delaunay: Comme toujours, le Dakar devient dure le jours ou ça commence a mal tourner.
C’était l’étape 6, alors que tout était parfait et que nous roulions sur un gros rythme, nous n’avons pas vu un trou qui nous a stoppé net. Triangle avant arraché.
Evidemment dans une section extrêmement difficile ou nombre de concurrent ont été détourner et ou notre camion d’assistance a eu beaucoup de mal a nous rejoindre. C’était dantesque, des dunes extrêmement difficiles. Mais ils y sont parvenus et nous ont sorti de cette zone après avoir réparer le train avant. Mais la nuit est tombé et il était impossible d’y voir clair. Les dunes de nuit c’est un piège, nous avons fait 4 km en 3h, puis nous nous sommes posé dans un trou. 2h pour en sortir. Un peu plus loin, c’est un camion renversé au milieu des dunes qui nous stoppe et nous décidons de dormir un peu. Il est 3h du matin, je n’ai pas dormi, pas manger, c’est dur. On décide de dormir la et de repartir au petit jour, ce que nous faisons. S’en suis une course contre la montre pour arriver a l’heure au bivouac ou nous attend notre assistance. La brume s’en mêle et nous avançons a un rythme prudent mais nous finissons par arriver 15 minute avant l’heure éliminatoire.
Une séance de mécanique rapide et un café plus tard nous repartons pour une spéciale complète. Spéciale que nous nous efforcerons de finir avec une voiture révisée en une heure et des corps meurtris par le manque de sommeil et la nuit dans le désert. Il fallait être prudent mais nous avons parfaitement fais le job. Et toute l’équipe s’y est mise, par ce que franchement je ne sais pas comment notre camion d assistance est venu là ou on était. Ça pouvait pas être pire, mais il nous a sortie de là. Les mécanos ont fait la mécanique en 1h chrono et nous, on a lutté pour ramener l auto.
 
Sportautomoto: vos projet futures ?
 
Sébastien Delaunay: Difficile de le dire encore exactement, mais Easy Rally est maintenant prêt pour affronter une épreuve d’envergure, et ils l’ont prouvé, donc naturellement il y aura des suites. Cela se tourne principalement vers les grand rallyes raid comme le Silkway, Maroc, Dakar. Mais quelques manches de la coupe du monde ne sont pas a exclure. Pour ma part, rien n’est confirmé encore, mais il y aura des suites car nous en discutons en ce moment même. C’est une voiture formidable et compétitive. Je ne me fais pas de soucis, elle trouvera preneur et on la reverra très bientôt sur les pistes. Surement même d’ici quelques mois.

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