Depuis ces trois dernières années, nous constatons l’arrivée sur le marché marocain du deux-roues plusieurs marques de véhicules électriques. La majorité de ces enseignes ont importé des scooters, des trottinettes ou encore des véhicules « utilitaires » qui sont loin d’attirer le motard qui sommeille en nous.
En 2022, une nouvelle marque s’est installé au Maroc, une marque Australo-Chinoise spécialisée dans les deux roues électriques, la marque qui se démarque, puisque ses modèles ressemblent à de « vraies » motos, avec des designs branchés, du style Roadsters Sportifs ou Vintages, des roues de 17’’, des fourches inversées et de gros disques de freins, tous les ingrédients pour séduire les motards que nous sommes, il s’agit de la marque Super Soco.
Dès que nous avons su qu’elle était présente dans le Royaume, nous avons contacté la marque afin d’en faire l’essai (un ou de plusieurs modèles) pour vous les présenter plus en détail et vous en donner notre avis.
Pour ce premier essai, nous avons eu entre les mains durant trois jours le modèle TS Street Hunter dans sa version débridée puisqu’ils arrivent bridés de série à 45 km/h, il s’agit d’un équivalent 50cc.
Esthétiquement, il n’y a rien à dire, c’est une belle moto, un joli petit roadster dont le gabarit ne donne pas l’air d’être équivalent à une 50cc. Le carénage reflète un aspect de qualité et le bras oscillant recouvert de plastique avec une forme qui ressemble à celle d’une grosse moto.
Le dessin de l’optique et du feu arrière (à LED) est dans l’air du temps et nous rappelle ce qui se fait de mieux chez les grandes marques.
Côté équipements de série, cette Street Hunter dispose du nécessaire pour son utilisation quotidienne, un tableau de bord avec les infos importantes (Autonomie, horloge, température extérieure, une prise USB au guidon, un espace de rangement sous le faux réservoir), des poignées de maintien pour le passager même si cette moto n’est pas vraiment faite pour le duo.
Au moment du premier test de roulage, dès que je chevauche cette TS, je suis surpris par sa légèreté et sa selle basse (72 mm), ce rapport hauteur/poids permettra même aux petits gabarits de moins d’1.60 m de poser les deux pieds au sol et de la manipuler à l’arrêt sans soucis. Livrée de série avec une batterie et un chargeur, elle ne pèse que 102 kg.
Avant de prendre la route, je me suis rappelé de ce sujet tant débattu sur les Forums et les réseaux sociaux, qui n’est autre que : le véhicule électrique ne procurera jamais autant de plaisir que le véhicule thermique, et bien maintenant, je vais pouvoir m’en faire ma propre opinion et la partager avec vous.
J’allume la moto avec la clef « Keyless », un petit bip s’entend et le tableau de bord s’allume, en tant que motard je m’attends à ce qu’il se passe quelque chose par la suite, et bien non, la moto est prête à partir :-), je me suis senti comme un novice. Je mets la clef dans la poche et la moto s’éteint, je la ressors et rallume et comprend que les boutons de la clef sont super sensibles, il ne faut pas la mettre dans une poche serrée ou dans laquelle il y a déjà des choses.
La batterie affiche 100%, je me mets en mode 1 (éco) et j’accélère, hooooooo, c’est douuuuuux, ça ne vibre pas, mais après quelques dizaines de mètres je passe en mode 2 (Standard) et là, ça réagit déjà beaucoup mieux, je passe sur le mode 3 (Sport), okkkkkk, de mieux en mieux (il n’y aurait pas des modes 4, 5 et 6 ? J), au fait, les modes agissent sur la réactivité de la poignée des gaz et la vitesse de pointe. Si le mode Eco atteint un peu plus de 50 km/h (lentement), le mode standard dépasse les 60 km/h sans forcer, par contre en mode sport on dépasse les 70 km/h assez facilement mais au détriment de l’autonomie.
Son moteur intégré directement dans la roue arrière délivre une puissance nominale de 2.5 kw avec une crête à 3.3 kw et son couple de 180 nm disponible dès le début permet des accélérations correctes pour un tel rapport poids/puissance, comme c’est électrique, c’est linéaire et il n’y a pas besoin d’essorer la poignée (des watts et non des gaz :-)) dès le départ pour aller vite mais de la tourner à fur et à mesure que la vitesse augmente.
Sa suspension s’avère un peu trop rigide sur nos routes bosselées, la fourche n’étant pas réglable assure la précision du train avant quand la chaussée est parfaitement plate et le mono-amortisseur arrière réglable permettra d’assouplir un peu ce comportement tape-cul.
Le freinage est l’un des points forts de cette Street Hunter, le couplage avant/arrière permet de bien freiner l’engin quel que soit le levier qu’on actionne et cela grâce aux deux disques pincés par un étrier quatre pistons à l’avant et un à l’arrière. Là aussi, la suspension rigide a son avantage lors des gros freinages, même en écrasant les deux leviers, la moto freine parfaitement sans bloquer les roues.
Au quotidien, cette moto surprend, la position de conduite est clairement celle d’un roadster « sportif », même si c’est une petite moto, son gabarit vire plus vers celui d’une 125 ou une 250 que d’une 50cc, mon 1.80 m trouve rapidement une position confortable, je suis bien assis, un guidon pas très large mais pas trop bas, donc je ne suis pas penché vers l’avant et mon dos est quasiment droit, mes jambes se logent parfaitement dans les fontes du faux réservoir.
Les commodos sont intuitifs, on s’y retrouve rapidement, par contre, les boutons utilisés ne reflètent pas la qualité du reste de la moto, à voir leur résistante dans le temps. Pour le bouton des clignotants, j’aurais aimé qu’il dispose d’un poussoir pour les éteindre comme sur les autres motos. Les rétroviseurs permettent une visibilité correcte à condition de ne pas avoir de passager.
Le tableau de bord assez complet et bien positionné sera un des éléments que l’on regardera très souvent, non pas parce qu’on risque de dépasser la vitesse limite autorisée en milieu urbain ou encore la température moteur, mais plutôt pour voir le niveau de la batterie, eh oui, avec une autonomie théorique de 55 km (avec une batterie), on a constamment envie de savoir où nous en sommes.
Durant ces trois jours d’essai, j’ai totalisé 115 km, ce qui fait une moyenne de près de 40 km par jour, équivalente à une utilisation journalière pour aller au travail, aller voir les amis ou encore pour faire une balade en périphérie de la ville. Le mode 1 est quasiment inutilisable, donc je suis la plupart du temps sur le mode 2.
Le dimanche, journée de balade, je sors pour faire un test dynamique assez soutenu, batterie à 100%, je commence en mode 2 en roulant comme sur une thermique, je ne cherche pas à économiser la batterie, j’évolue entre 40 et 60 km/h dans les ruelles de la ville et une fois que j’ai rejoint une route nationale je teste deux petites pointes de vitesse en mode 3, au bout de 28 km, la batterie affiche 50%, là, je me mets en mode 3 et je conduis quasiment à fond jusqu’à ce que la moto se mette automatiquement en mode éco (1) à 20% de batterie, ce qui veut dire qu’en mode 3 en conduite sportive, j’ai fait 8 km avec 30% de la batterie. Une fois arrivé à la maison, j’ai parcouru durant cette sortie 42 km et il restait 14% de batterie.
Pendant ces quelques jours d’utilisations, j’ai pu constater aussi certains points à améliorer que je considère importants pour le développement de cette catégorie de motos, il s’agit en premier lieu du frein moteur. Lors des descentes par exemple, la moto est comme en roue libre, comme en point mort sur une moto à vitesse, elle n’est pas freinée et donc plus la pente est importante plus la vitesse augmente. Deuxième point qui rejoint le premier, c’est de pouvoir récupérer de l’énergie lors des freinages, des décélérations et des descentes, comme ce qui se fait déjà dans l’automobile.
Une fois la nuit tombée, je remarque que le feu de croisement et le phare de cette Street Hunter n’éclairent pas beaucoup mais largement suffisant puisque j’oublie qu’elle est destinée à une utilisation urbaine et donc la ville est déjà bien éclairée.
Le klaxon est assez timide et le son de l’alarme est quasi inaudible, mais cette dernière dispose d’une autre sécurité, une fois déclenchée, la roue arrière se bloque pour éviter que la moto soit manipulée facilement par un éventuel voleur.
Conclusion :
Pour moi, il s’agit très clairement d’une belle surprise que de découvrir cette moto électrique.
Est-ce que j’ai pris du plaisir à son guidon ? la réponse est oui, même équivalente à 50cc !
Le silence de roulage est une nouvelle et autre façon d’apprécier la moto, on entend tout ce qui nous entoure.
Est-ce que cela peut être pratique au quotidien ? Oui, c’est sûr, puisqu’il n’y a plus la contrainte de l’entretien courant (graissage et tension de chaine, vidange, vérifier les niveaux, etc…) et plus de passage à la pompe à essence, mais à condition d’opter pour une deuxième batterie pour les motards qui veulent comme moi une conduite constante en mode 3. Et encore, pour ceux qui chercheraient plus de puissance, il existe chez Super Soco un modèle équivalent à 125cc que nous testeront pour vous très bientôt.
Les plus :
- Design et aspect grosse moto
- Freinage
- Poids
- Moteur en mode 3
- Vitesse de pointe (débridée)
- Exclusivité
- Finition
- Pas d’entretien
- Batterie amovible
- Option 2ème batterie
Les moins :
- Autonomie une batterie
- Suspension
- Pas récupération d’énergie
- Pneus de série
- Prix
Trajet 115 Kms :
- Ville : 100 km
- Route : 15 km
Moto d’essai : Modèle 2022, 1067 km, pneus CORDIAL quasi neuf
Fiche technique :
Moteur :
- Électrique, Brushless
- Puissance 2,5 kW (3,2 ch)
- Couple 180 Nm
- Alimentation batterie lithium-ion
- Capacité batterie 1,92 kWh
- Temps de charge 3 h 30
Châssis :
- Hauteur de selle : 720 mm
- Empattement : 1322 mm
- Poids avec une batterie : 102 kg
Train avant :
- Fourche télescopique inversée
- Simple disque étrier 4 pistons
- Roue AV : 100/80-R17’’
Train arrière :
- Bras oscillant et combiné ressort/amortisseur réglable
- Simple disque 180mm étrier 1 piston
- Roue AR : 120/70-R17’’
Tarifs : 45.000 Dh (clefs en main)
Garantie : 2 ans
Pour plus de photos cliquez ici
Crédit photos : Mehdi Sebbahi
Découvrez notre essai en vidéo :