Pour les gens qui s’intéressent comme moi à l’histoire de l’humanité et surtout aux guerres du 20ème siècle, les initiales AK nous rappelle automatiquement l’arme la plus répondue dans le monde depuis la fin des années 40. Aujourd’hui, la guerre qui sévit sur le marché des Maxi scooter, toujours dominé par le Yamaha T-Max, a vu l’arrivée en 2017 d’une arme Taïwanaise, arme destinée à prendre et à occuper des positions jusque-là détenues par la concurrence, il s’agit de l’AK 550 de chez Kymco.
Notre essai en vidéo :
Dans cet essai, nous allons découvrir ensemble quelles sont ses qualités, mais aussi ses défauts, et quels arguments il a pour se battre dans la catégorie.
- Design :
Esthétiquement l’AK 550 est très réussi dans sa globalité, tout est homogène. Sa signature lumineuse est du plus bel effet et lui confère une identité qui lui est propre.
De profil, ses lignes élancées rappellent ses prétentions sportives mais avec élégance. Le bras oscillant style moto ainsi que l’amortisseur apparent rajoute un peu plus à son côté sportif.
- Ergonomie et confort :
Avec sa selle large aidée par un petit dosseret et une position des jambes à 90° permet de garder le dos droit et donc un confort optimum, même le passager sera dans les mêmes conditions puisqu’il (ou elle) dispose aussi d’une selle large, de reposes pieds et de poignées de maintien bien positionnés, il est aussi possible d’opter pour un Sissy Bar en option.
Pour les rangements, c’est l’un des points forts de cette catégorie, l’AK permet de mettre deux casques sous la selle (un intégral a l’envers et un jet), des vides poches à droite et à gauche sous le guidon, mais ces derniers ne sont pas sécurisés, donc à utiliser uniquement quand on est sur la moto.
Le tableau de bord divisé en trois parties reste bien positionné, mais subit les reflets de la lumière du jour. La partie de droite affiche uniquement la vitesse, la jauge de carburant et la température moteur. Celle de gauche est réservée à l’ordinateur de bord, trip 1 et 2, kilométrage de l’huile et de la courroie, pression des pneus, consommation moyenne et instantanée et régime moteur. L’écran du milieu est dédié aux multimédias, GPS, montre, compteur de vitesse et le tout est personnalisable depuis l’application Noodoe sur smartphone.
Le guidon qui peut paraître bas au premier contact, s’est avéré en position idéale pour ce type de motos, il est muni d’une multitude de boutons, mais on s’y retrouve rapidement. Un bouton sur la gauche pour changer de mode de conduite « Sport » ou « Rain », toujours sur la poignée de gauche se trouve une tirette pour le frein à main, finalement très utile. A droite, trois boutons pour manipuler l’ordinateur de bord et l’écran multimédia, plus un bouton à l’arrière pour switcher de l’un à l’autre.
Pour le reste, clignotants, phare/code, appel de phare, démarreur, klaxon, tout est intuitif et donne un bon ressenti à l’utilisation. Les couleurs du tableau de bord sont exotiques, personnellement j’aime bien, cela nous sort de nos habitudes.
La protection au vent est très bien avec une bulle haute de série, un carénage qui protège les jambes et il est aussi possible d’opter pour des déflecteurs en option.
Les rétroviseurs ont une très bonne visibilité, principalement grâce au fait qu’ils soient installés sur le carénage à l’avant et qu’ils soient fixes, c’est-à-dire qu’ils ne tournent pas avec le guidon, ce qui est pour moi une sécurité supplémentaire.
- Performances :
Moteur : sur le papier, les 53 cv et 55 nm pour 230 kg tous pleins faits peuvent paraître faibles, mais à l’utilisation, on se rend compte rapidement que s’est super-performant, le couple et la puissance sont disponibles dès le départ. Le 0 à 100 km/h est abattu en moins de 7 s, les reprises sont franches et l’on peut même se permettre de sortir en glisse en faisant patiner la roue arrière (pas d’ESP) sur certains virages lents ou des ronds-points. Sur autoroute, on croise à 130 km/h à 6000 tr/mn et il y a encore suffisamment de coffre pour faire de gros dépassements ou pour atteindre la vitesse maxi qui est supérieure à 180 km/h, le tout dans une sonorité envoutante avec cet échappement MIVV en option.
Suspension : là encore, une très grande surprise pour moi, je ne m’attendais pas à un tel comportement routier de la part d’un scooter, mais voilà, Kymco a mis sur cet AK ce qui lui faut pour être efficace au quotidien comme en utilisation sportive, une fourche inversée à l’avant, un mono amortisseur performant à l’arrière et un bras oscillant qui ressemble plus à celui d’une moto.
Freinage : bien sûr, un bon châssis, une bonne suspension et de bonnes performances moteur ont besoin d’un bon freinage, Kymco n’a pas lésiné en installant sur son AK 550 ce qui se fait de mieux, deux gros disques à l’avant, pincés par des étriers Brembo et un disque à l’arrière, le tout géré par un ABS, ce qui permet de freiner l’ensemble quelles que soient les conditions.
Maniabilité : en milieu urbain, dès qu’on prend ses mesures, cet AK devient comme un vélo, c’est même un peu déroutant de savoir qu’il pèse 230 kg et qu’il soit aussi agile. Sur route, le combo châssis/suspension/freinage fait de ce maxi-scooter une arme efficace pour du pilotage sportif. Pour tester ses capacités, je l’ai emmené sur l’une des routes les plus réputées chez les motards de rabat et casa, les fameux virages aux différents revêtements de la route vers Rommani, il s’en est sorti avec brio.
Consommation : durant ces quatre jours et 550 km de test routier, autoroutier et urbain, la consommation moyenne affichée sur l’ordinateur de bord était de 4.4 l/100 km et qui est réellement de 4.7 l/100 km après l’avoir mesuré, c’est finalement un véhicule très économique vu le rythme que j’ai tenu avec, ceux qui rouleront en mode éco auront une conso inférieure à 4l/100 km.
- Conclusion :
Pour moi, il s’agit de l’une des plus grandes surprises que j’ai eu à vivre à moto, j’ai pris autant de plaisir à le piloter qu’avec une moto à boîte de vitesses. Cet AK 550 est parfait en milieu urbain puisqu’il n’y a plus la contrainte de l’embrayage dans les embouteillages, pouvant facilement faire de longues balades hors des villes, ou encore donner des sensations fortes aux amoureux de l’arsouille, le tout avec élégance, confort et économie.
Les plus :
- Design/look
- Moteur
- Tenue de route
- Leviers réglables
- Freinage + Frein à main
- Confort et protections
- Rangements + Prise USB
- Consommation
- Prix
Les moins :
- Bulle non réglable
- Pas d’ESP (pour les débutants)
- GPS Noodoe pas à jour
- Pas de régulateur
- Certains plastiques
Trajet 545 Kms :
(Consommation moyenne à rythme soutenu 4.4 L/100 km tableau de bord, 4.7 L/100 km mesurée)
- Nationale : 160 km
- Autoroute : 220 km
- Ville : 100 km
- Montagne : 65 km
Moto d’essai : Modèle 2021, 1714 km, pneus Metzeler FeelFree quasi neufs. Option : échappement MIVV
Fiche technique :
Moteur :
- Bicylindre, 4 temps
- Refroidissement : par eau
- Injection électronique
- 2 ACT
- 8 soupapes
- 550,4 cc
- 53.4 ch à 7500 tr/min
- 55,64 Nm à 5500 tr/min
Châssis :
- Cadre : Aluminium
- Réservoir : 12.5 litres
- Hauteur de selle : 785 mm
- Empattement : 1580 mm
- Poids à sec : 226 kg
Train avant :
- Fourche télescopique inversée de 41 mm
- Doubles disques flottants Brembo de 280 mm, ABS
- Roue AV : 120/70-R15’’
Train arrière :
- Bras oscillant et combiné ressort/amortisseur réglable
- Simple disque de 260 mm, ABS
- Roue AR : 160/60-R15’’
Transmission :
- Automatique CVT
- Secondaire par courroie
Tarifs : 134.900 Dhs (clefs en main)
Garantit : 5 ans pièces et main d’œuvre
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Crédit photos : Mehdi Sebbahi