McLaren: Le guide du débutant
– McLaren, c’est quoi ?
McLaren porte le nom de Bruce McLaren, brillant pilote néo-zélandais des années 1960. S’il n’a jamais remporté le championnat du monde de Formule 1, l’écurie qu’il a créée compte 12 titres à ce jour. Et comme Bruce était tout aussi doué en tant qu’ingénieur, il n’est pas forcément facile de déterminer à quel moment précis McLaren a commencé à construire des voitures de route.
La date la plus évidente est 1994, avec le lancement de la légendaire McLaren F1 par Ron Dennis et Gordon Murray. Cette triplace révolutionnaire fut peut-être la première hypercar de l’histoire. Mais la première McLaren de route ? 26 ans plus tôt, Bruce avait tenté d’homologuer une M6A de Can-Am pour Le Mans. Le projet ne s’est jamais concrétisé mais il a donné naissance à deux exemplaires d’une voiture de route, la M6GT, dont l’un sera utilisé par Bruce comme voiture de fonction jusqu’à ce qu’il trouve la mort pendant les essais d’une M8D Can-Am à Goodwood deux ans plus tard, en 1970.
Ni la M6GT ni la F1 n’ont réellement fait de McLaren un constructeur du jour au lendemain. Les débuts officiels de la marque McLaren Automotive (anciennement McLaren Cars à l’époque de la F1) datent de 2010 avec la MP4-12C et sa nombreuse descendance.
– Où sont produites les McLaren, et combien sortent des usines chaque année ?
Dans un « centre de production », parce que ce bâtiment digne d’un repaire de méchant dans James Bond est bien trop beau et bien trop propre pour parler d’une vulgaire usine. Ce MPC (Mclaren Production Center) est situé juste à côté d’un encore plus glamour MTC (McLaren Technology Center), le fameux bâtiment circulaire yin/yang que vous avez forcément déjà vu en photo. Ils sont reliés par un tunnel.
Le complexe se trouve tout près de Woking, quelques kilomètres au sud-ouest de Londres. Le MPC possède deux chaînes de production séparées, l’une dédiée aux voitures « standard », l’autre aux hypercars sur mesure. En tout, quelque 5 000 voitures en sortent chaque année.
– Quel genre de voitures produit McLaren ?
Des biplaces (et une triplace) aux performances hors norme, qui ont toutes beaucoup en commun techniquement malgré un large éventail de prix. Jusqu’à la toute nouvelle Artura qui étrenne une plate-forme hybride inédite, toutes les McLaren depuis la 12C étaient en effet plus ou moins bâties autour de la même baignoire structurelle en carbone, du même V8 biturbo et de la même boîte double embrayage à sept rapports. Les monocoques différent légèrement, la suspension est plus ou moins sophistiquée, et le moteur délivre entre 540 et 815 ch selon les versions (sans compter l’hybridation sur la Speedtail et feu la P1).
En entrée de gamme, on trouve la famille Sport Series (maintenant représentées par l’Artura, en attendant ses variations) , la GT un peu à part puis les Super Series (720S, 765LT) et, au sommet, les hypercars Ultimate Series (Senna, Elva, Speedtail).
– Quelle est la McLaren la moins chère ?
Actuellement, c’est la GT, à 199 500 €. Mais il a existé une 540C à 165 000 €, la McLaren la moins chère jamais produite. C’était une version simplifiée de la 570S, elle même remplacée début 2021 par l’Artura qui devrait donc elle aussi faire des petits (versions économiques d’un côté, radicales de l’autre, et les carrosseries Spider qui vont avec). D’ailleurs, si l’on compte le malus écologique de 30 000 € qui frappe la GT en France, l’Artura est déjà moins chère : 228 000 €, et aucun malus grâce à son hybridation.
– Quelle est la McLaren la plus chère ?
À l’autre extrémité de la gamme, les choses sont plus simples. Les voitures sont plus exclusives et produites en série limitée. Celle qui tient le haut du pavé est la Speedtail, avec près de 2,4 millions d’euros TTC pour chacun des 106 exemplaires. Elle associe le V8 4.0 biturbo à des moteurs électriques pour développer plus de 1 000 ch aux roues arrière, et franchir la barre des 400 km/h.
Bien évidemment, les McLaren neuves ne sont pas les McLaren les plus chères. Si vous avez envie d’une F1 par les temps qui courent, comptez entre 10 et 20 millions d’euros selon son pedigree…
– Quelle est la voiture la plus rapide jamais produite par McLaren ?
Encore une question piège. Cela a longtemps été la McLaren F1, qui avait atteint 391 km/h en 1998 (record homologué à 386 km/h de moyenne sur l’aller-retour). Il faudra attendre plus d’une décennie pour voir les Koenigsegg CCR et surtout Bugatti Veyron faire mieux, sachant que la F1 reste toujours la voiture à moteur atmosphérique la plus rapide à ce jour.
Mais la Speedtail, avec ses 1 050 ch et sa carrosserie ultraprofilée, fera mieux : 403 km/h selon McLaren. On attend juste de voir la vidéo Youtube (autre que celle de la course contre un avion de chasse ci-dessous).
– Quel a été le meilleur moment de McLaren ?
L’arrivée de la F1 au début des années 1990, une voiture à la fois tellement pure et tellement en avance sur son temps. Un V12 6.1 atmosphérique de 627 ch en position centrale arrière, une boîte manuelle : que demander de plus ?
Plus près de nous, nous mentionnerions aussi la première fois que nous avons conduit la 675LT à l’été 2015. Non seulement elle arrivait dans le sillage de la formidable hypercar hybride qu’était la P1, mais elle était encore plus exaltante à conduire. C’est LE moment où McLaren a vraiment passé un cap en tant que constructeur, après des 12C et 650S extrêmement performantes mais encore trop cliniques pour rivaliser avec les Ferrari à l’endorphinomètre. On ne se rappelle d’ailleurs pas avoir vu une marque progresser aussi vite que McLaren au cours de la dernière décennie.
– Quel a été le pire moment de McLaren ?
La marque n’a pas encore vraiment eu le temps de connaître de mauvaise passe, même si la fiabilité de ses premiers modèles et la qualité du service après-vente ont fait jaser sur les forums spécialisés, et beaucoup nui aux valeurs résiduelles. Mais le pire moment ? Si l’on peut reformuler ça comme la plus grosse déception, alors peut-être l’arrivée de la GT en 2019, qui porte très mal son nom malgré les grandes promesses de McLaren. Déception très relative : elle se débrouille malgré tout pour être une voiture fabuleusement rapide et agréable à conduire.
– Quel a été le moment le plus étrange de McLaren ?
En 2013, à la fin du développement de la P1, quand la marque a proclamé que la voiture serait en mesure de passer sous la barre des 7 minutes au tour sur le Nürburgring. Et… c’est tout. Vexés de ne pas avoir réussi à battre les 6 min 57 s de la Porsche 918, peut-être ? On attend toujours un temps précis, et la vidéo Youtube qui va avec. Même si la P1 LM signée Lanzante a un peu redoré le blason de la marque par la suite sur la Nordschleife (6 min 43 s).
– Quel a été le plus beau concept car de la marque ?
McLaren ne fait pas vraiment de concept cars. Eventuellement, une fois qu’elle a décidé de ce qu’elle va produire, elle publie des images d’une voiture sans rétroviseurs en mettant le mot concept après son nom, et un an plus tard, elle la commercialise. Il faut donc chercher un peu plus qu’à l’accoutumée. En 2017, ils avaient toutefois présenté un vrai concept, une Vision GranTurismo. Même ur une voiture qu’on ne pourrait conduire que depuis son canapé, McLaren a tenu à garder une part de réalisme avec un V8 4.0 biturbo (associé à des moteurs électriques sur l’essieu avant). On ne se refait pas.
– Une dernière info insolite, peut-être ?
La première McLaren de l’ère moderne fut la MP4-12C. Personne n’a jamais trop su à quoi se référait cette obscure appellation qui fait plus penser à une photocopieuse qu’à une supercar. Officiellement, le MP4 signifie McLaren Project 4 et rappelle le matricule des monoplaces de F1 de la grande époque. Ça, d’accord. Le 12 est censé être un indice de performance interne illustrant la supériorité de la voiture sur toutes ses concurrentes. Mouais… Le C, ce serait apparemment pour carbone. Pourquoi pas.
Source: topgear