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Système Porsche sur Seat, vous connaissiez ?

De l’ADN Porsche sous le capot d’une Seat, oui ça existe, du moins ça a existé dans la fin des années 80 et début 90.

 

L’Ibiza première du nom, c’est un tournant dans l’histoire de Seat. La marque, qui rencontre un certain succès en Espagne, produit et assemble des voitures sous licence Fiat. Pourtant en 75, à Martorell, une fois le pays libéré de la dictature de Franco, l’état-major de Seat cherche à proposer ses propres voitures et d’en développer les ventes en dehors des frontières espagnoles. Pour y arriver, elle décide d’envoyer du lourd… D’abord, elle limite sa collaboration avec Fiat, puis confie le dessin de son modèle à  Giorgetto Giugiaro, le même “artiste” responsable de la Volkswagen Golf 1 ou encore de la Lancia Delta, une référence (En réalité, il s’agit de la proposition de la Golf 2 refusée par VW et donc récupérée par Seat), finalise un partenariat avec VW (Seat met à disposition ses usines pour y assembler des VW) avant que la marque allemande devienne majoritaire en 86, et fait appel à Porsche pour l’étude d’un nouveau 4 cylindres qui abandonnerait la carburation pour l’injection.

Plus encore que son design attractif, le facteur clé du succès de l’Ibiza est sans aucun doute sa gamme de moteurs 4 cylindres en ligne 1.2L et 1.5L conçus par le bureau de consulting Porsche. En effet, la légende « System Porsche » marquée sur les culasses de l’Ibiza rendra à la marque espagnole chaque centime de la facture allemande (et au fournisseur, des royalties substantielles de 7 Deutsch Marks pour chaque voiture vendue, l’équivalent de 4.5 euros d’aujourd’hui). Malgré la conversion à cette injection bénéfique fournie par le spécialiste Bosch, l’Ibiza ne se trouve pas en posture d’attaquer les références de la catégorie des bombinettes que sont les Peugeot 205 GTI, Renault 5 GT Turbo, Ford Fiesta XR2 ou Fiat Uno turbo i.e. Non, avec son Ibiza SXI, Seat vise plus modestement les petites sportives de 100 ch. Ainsi, avec son 1461 cm3, l’Ibiza SXI fournit 100 ch à 5900 tr/mn et un couple de 128 Nm à 4700 tr/mn. Avec un taux de compression de 11:1, le petit quinze-cent Porsche se montre vif, tout en affichant une consommation très faible pour l’époque (6,9 l/100 km). La boîte manuelle à 5 rapports issue de chez Fiat mais revue par Porsche aussi reçoit un étagement plus court afin de renforcer le dynamisme. Les synchros des premiers rapports sont de type Borg Warner tandis que les derniers sont des Porsche. Mais les débattements imprécis et lents ne participent malheureusement pas  au plaisir de conduite.

Au final, l’Ibiza SXI offre des performances dans la moyenne des autos de cette puissance : une vitesse maxi de 184 km/h, un 0 à 100 km/h en 10″8 et le kilomètre départ arrêté en 33 secondes. En fait, la Seat Ibiza apparaît un peu lourde pour faire de l’ombre aux ténors de la catégorie. Mais même si elle ne bouleverse pas le segment, l’Ibiza SXI parvient néanmoins à faire parler d’elle grâce à l’aura du nom Porsche qui orne son moteur ainsi qu’à un rapport prix/performances relativement imbattable.

Le châssis n’est pas à la hauteur, et nuit aux modestes performances du bloc conçu par Porsche. Basé sur celui de la Seat Ronda, et de la Fiat Ritmo avec elle (1978), on retrouve une suspension McPherson avec barre stabilisatrice à l’avant et des bras oscillants avec amortisseurs à leviers et ressorts à lames à l’arrière. L’Ibiza SXi fait donc ce qu’elle peut avec ce qu’elle a, accusant une image de bricolage amateur. 

Sans surprise, le comportement routier de l’Ibiza SXI en pâtit avec une tenue de route “laxiste”. La suspension avant donne l’impression de flotter. La direction, non assistée, est trop démultipliée et loin d’offrir un train avant aussi précis que ses concurrentes françaises. Face à elle, le duo Peugeot 205 Rallye – Citroën AX Sport n’en fait qu’une bouchée. Heureusement, le système de freinage composé de deux disques ventilés à l’avant est assez puissant et endurant. Ses pneumatiques sont également performants et savent gérer le faible couple moteur, garantissant une motricité correcte.

 

Au final :

Un design italien, un moteur partiellement conçu par une référence en Allemagne, il lui aurait manqué un châssis français pour être une alternative compétitive. C’est vraiment dommage.

 

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