La catégorie autos enregistre pour le départ de Lima le 7 janvier le plus grand nombre d’inscrits depuis l’édition 2015, avec plus de 130 véhicules attendus dont une trentaine de SxS. La redistribution des cartes parmi l’élite depuis janvier dernier redonne toutes ses chances au team X-Raid, qui a notamment recruté Stéphane Peterhansel, l’homme aux 13 titres sur le Dakar, Carlos Sainz et Cyril Despres, tous au volant du Buggy John Cooper Works. Les Toyota s’avancent comme leurs plus grandes rivales, notamment celle de Nasser Al Attiyah, jamais aussi à l’aise que lorsque qu’il surfe sur les dunes. Bien qu’ils n’aient encore jamais écrit leurs noms au palmarès de l’épreuve, Sébastien Loeb et Robby Gordon pourraient être chacun à leur façon des animateurs fougueux de la course. A suivre…
L’histoire du Dakar se lit bien souvent comme une succession de cycles de domination exercée par des pilotes et par des constructeurs qui marquent l’épreuve de leur empreinte. Le tournant des années 2000 a été pris avec autorité par Mitsubishi, qui a aligné la plus longue séquence de mainmise sur la course (9 titres en 11 ans, dont 7 consécutifs), tandis que les Volkswagen se sont temporairement montrées intraitables à l’arrivée du rallye en Amérique du sud (2009-2011). Les Mini du Team X-Raid sont ensuite arrivées à leurs fins, trustant les sommets jusqu’en 2015. Puis les Peugeot n’ont pas mis longtemps pour trouver la voie du succès et s’offrir avec leur « dream team » un deuxième règne après celui des années 80. Mais voilà, la marque au lion s’est retirée, laissant place à une vaste recomposition du paysage et ouvrant les appétits des estomacs frustrés par le festin des fauves pendant trois ans : trois titres ont été engloutis (dont un podium 100 % Peugeot), ainsi que 25 étapes, par la bande des Peterhansel, Sainz, Loeb et Despres !
Dans le mouvement de réaction, c’est bien l’écurie X-Raid qui s’est montrée la plus entreprenante en enrôlant « Monsieur Dakar » pour un retour dans une maison où il a déjà officié avec force (victoires en 2012 et 2013), accompagné du tenant du titre espagnol et du quintuple vainqueur à moto Cyril Despres. Le trio à qui ont été confiés des Buggys deux roues motrices dans une version bien plus aboutie que l’année dernière côtoiera Nani Roma, au volant de la plus traditionnelle mais toujours efficace Mini All 4 Racing, tout comme les sérieux outsiders Jakub Przygonski, Orly Terranova et Yazeed Al Rajhi. Ainsi armés, les hommes de Sven Quandt font figure de favoris, mais Toyota dispose aussi de solides arguments pour aller chercher son premier titre. Nasser Al Attiyah, l’homme qui promène le sourire le plus cool de tout le bivouac, est surtout le plus redoutable avaleur de dunes de la planète rallye-raid : 2e à l’arrivée à Cordoba en 2018, le pilote qatari a été quasi-intouchable tout au long de la saison, s’adjugeant un nouveau titre de champion du monde en guise de préparation à son rendez-vous de janvier. Son coéquipier Giniel de Villiers, vainqueur il y a dix ans à Buenos Aires, se trouvait encore sur le podium final 2018 (3e) et pourrait tout à fait retrouver la plus haute marche, un objectif également valable pour Bernhard Ten Brinke.
Pour que la fête soit totale, le Dakar a besoin de trublions. En l’espèce, il est difficile d’imaginer plus taillés pour ce costume que les deux pilotes qui se sont invités à contre temps pour gêner aux entournures les écuries de pointe. Sébastien Loeb, qui n’aura finalement pas quitté le Dakar depuis qu’il y a gouté (2016), réintègre une Peugeot 3008, cette fois-ci préparée et engagée par le team privé PH-Sport et avec, au minimum, des possibilités de s’illustrer par des coups de force. C’est aussi une spécialité de Robby Gordon, également vainqueur de 10 étapes sur le Dakar et présent une fois sur le podium (2009). L’Américain fait son retour sur l’épreuve qui lui résiste autant qu’elle le fascine, avec un Buggy Textron sorti de ses ateliers… où l’on prépare toujours de très bonnes surprises.
Source : Dakar.com
Creditphotos : Dakar.com