Le 24 Novembre 2018 a marqué une nouvelle expérience captivante pour les Moroccan Car Girls. En effet, la Fédération Royale Marocaine des Sports Automobiles leur a donné l’occasion de participer de façon privilégiée à un événement remarquable de l’année, qui n’est autre que la course d’endurance des 24 Heures de karting d’Agadir.
Cette équipe entièrement féminine comptait à son actif cinq pilotes, qui se sont à tour de rôles partagées le volant d’un Kart Sodikart SR5 390cc. Il s’agissait bien évidement d’un défi qui n’était du tout gagné d’avance, étant donné que peu sont celles qui tendent à se démarquer dans un tel sport qui est historiquement à connotation masculine. Le collectif n’avait tout de même pas la persuasion de gravir les marches du podium, mais chacune des membres tenait à se donner corps et âme le long de cette épreuve.
Durant toutes ces 24 heures, pleines d’ardeur et d’acharnement, tout un chacun a investi de son être pour honorer son équipe, mais aussi a contribué dans la création d’une convivialité étendue et de maints instants de liesse entre tous.
En enfilant tout l’équipement nécessaire à la bonne pratique de cette discipline, amateurs et passionnés des sports automobiles de tous âges sont venus non-seulement du Maroc afin de se faire démarquer dans une course où il ne faudrait surtout pas confondre vitesse et précipitation.
Juste après le briefing de départ, les équipes venues en nombre prennent place dans les stands et rejoignent leurs karts pour quelques tours de chauffe et un baptême de reconnaissance du circuit, pour que tout un chacun fasse les repères qui lui sont essentiels, à savoir les points de freinage, points d’entrée et sortie du virage.
Il aurait fallu au préalable que chaque équipe se définisse une stratégie à adopter le long de ce défi afin d’éviter au maximum toute pénalité pouvant être appliquée.
En effet, chaque équipe devait effectuer un minimum de 20 relais au total, dont chacun devait s’articuler d’un changement de pilote. Un délai de 3 minutes était obligatoire à respecter entre les relais, comprenant ainsi le passage par la zone de ravitaillement à chaque entrée au stand, l’installation du pilote succédant au volant aussi bien que son pesage. On rappelle bien que tout collectif avait un team manager ayant comme tâche principale, dans la durée et de manière régulière, le développement de la motivation de chacun et de l’équipe en tant qu’entité unique.
Le départ de la course s’est fait à 12H30. L’ambiance était bel et bien au rendez-vous ! Une fois sur la piste, la tension n’a cessé de monter et un mélange d’excitation et d’appréhension s’est atrocement manifesté. Au fur et à mesure que les tours s’enchainaient, confiance et peur commençaient à cohabiter. Toutefois, une réadaptation constante au milieu était nécessaire.
Une fois le soleil couché, et au fur et à mesure que les heures de la nuit passaient, les températures diminuaient de plus en plus. Dès lors, la dureté de l’épreuve commençait à se faire sentir. Les sensations, déjà très fortes, sont décuplées. Il aurait fallu donc, à ce moment-là, garder intacte et inchangée notre motivation, partant du principe que la meilleure façon d’atteindre nos objectifs est de rester concentrées sur eux.
Les premières lueurs du jour commençaient à apparaitre, la fatigue physique atteignait presque son apogée, mais il aurait fallu tout de même continuer à s’accrocher et puiser au fond de soi pour continuer à bien tenir.
Dès que le drapeau à damier est agité, signalant ainsi la fin de cette course, une ambiance de soulagement mitigé a régné.
En effet, dans une épreuve d’endurance, l’enjeu est avant tout d’aller au bout d’une quête de soi. Ce jusqu’au boutisme ne va pas jusqu’à la mort, fort heureusement, mais l’état physique des différents pilotes après avoir terminé cette aventure montre bien des visages creusés par la fatigue, des corps quasiment tétanisés par l’effort et des yeux à l’agonie. Bien que la qualité de tout un chacun soit décisive, elle ne permet pas à elle seule de garantir la victoire. Une bonne équipe aurait besoin de conjuguer un haut niveau de cohésion entre ses membres, simplement parce qu’une union qui n’est pas soudée ne pourrait en aucun cas être performante. Chacune de nous s’est corps et âme battue contre l’idée de perdre parce que nombreux sont ceux qui s’y attendaient.
Ainsi, une fois les 24 heures écoulées, dans les regards de chacune de nous, il y avait cette fierté inégalée de l’avoir fait, d’être allée au bout de soi-même, bien au-delà de la souffrance physique et mentale. Une réussite qui appartient à tout le monde, mais c’est bel et bien au travail de toute l’équipe qu’en revient le mérite.
Dans la palette des états physiques et psychologiques on trouve en vrac : excitation, stress, appréhension, dépassement de soi, colère, joie, frustration, tristesse, fatigue, rire, envie, esprit d’équipe, amusement, soulagement et fierté.
Bien qu’elle soit physique, cette expérience pourrait être aussi qualifiée d’humaine parce qu’elle a appris à chacune de nous comment tenir debout malgré les coups au moral et les accidents de parcours, gérer lucidement son temps pour essayer de ne pas s’épuiser, se détendre au cœur des moments difficiles et surtout savoir savourer avec bonheur sa réussite et en tirer des enseignements sur la connaissance de soi pour pouvoir relever par la suite d’autres défis.
Ce qui était fascinant durant la course, c’est l’adrénaline, le dépassement de soi, le fait de tutoyer les limites. En compétition, les défis sont immenses : combattre cet instinct de survie qui te dit de ralentir, dépasser cette peur qui t’envahit sur la ligne de départ et qui disparaît au lancement de la course.
Vous aussi vous vous êtes dit que cet article n’allait jamais se terminer ? On vous rassure, c’est fini. Bravo d’être arrivé jusqu’ici ! On espère qu’à travers ces mots illustrés avec des photos, nous avons réussi à partager avec vous au mieux ce que nous avons vécu pendant cette savoureuse expérience.
On termine avec quelques remerciements. Merci à la FRMSA qui nous a donné l’opportunité de participer à cet évènement exceptionnel, à l’équipe du Karting d’Agadir qui nous ont si bien accueilli dans leurs locaux, au staff organisateur pour leurs professionnalisme et engagement, aux autres équipes participantes pour leur esprit d’entraide, et à tous ceux qui nous ont soutenu, de près ou de loin, par un conseil, par un encouragement ou même par une parole. Merci à tous, nous en avons encore des frissons à écrire ces dernières lignes.
EL AÏDI Hajar & MOHAMMADI Ahlam