Une endurance de 24 heures de Karting est un défi physique et mental.
Après avoir participé aux premières endurances du Karting d’Agadir, il y a quelques années de cela, en commençant par les 2 heures puis les 6 heures, mais nous n’avions pas pu faire celles des 12 heures ainsi que les premières manches des 24 heures.
Nous avons eu l’opportunité d’engager deux équipes pour la dernière manche de la saison 2018 qui s’est tenu les 24 et 25 Novembre dernier. Une équipe sportautomoto.ma composée de cinq pilotes qui ont déjà une petite expérience de la compétition et l’équipe FakeTaco composée de six pilotes faisant partie de trois associations de passionnés de l’automobile. Aillant pu nous inscrire deux mois à l’avance, nous avions entamé un entrainement physique pour s’y préparer.
Le jour J, tout commence par un briefing des équipes où le directeur de course donne les consignes à suivre pour le bon déroulement de la compétition, ainsi qu’un rappel du système de pénalité. Puis il en suit un tirage au sort des Karts.
Chaque équipe choisi son premier pilote, qui va sortir pour les tours de qualifications mais avant la rentrée en piste, passage obligatoire à la pesée ou le poids minimum est établi à 255kgs kart, pleins, pilote et équipement.
Après une heure de qualifications ou chaque équipe a fait tourner tous ses pilotes afin de réaliser le meilleur temps pour être bien placé sur la grille de départ. Nous réalisons le 9ème temps au général et 3ème de la catégorie. Sur cette dernière manche, il y a eu 19 équipes inscrites dont 7 en catégorie Pro et 12 en Pro Am. La surprise nous vient des Moroccan Car Girls (MCG) qui se sont engagés aussi, c’est la première fois qu’une équipe 100% féminine s’inscrit à une telle compétition.
Après les qualifications, c’est au tour de la mise en place de la grille de départ et de la séance photo de chaque équipe. Le dernier moment calme, avant la tempête.
Ensuite, nous nous élançons pour un tour de chauffe, derrière le PaceKart (je voulais dire le PaceKamel). Un tour qui fait monter la tension puisque l’on roule au rythme du dromadaire qui nous précède, il s’écarte avant la ligne droite des stands et à ce moment-là, tous les pilotes ont les yeux rivés sur le directeur de course qui donnera le départ avec le drapeau national.
Et c’est partiiiiii, ça se bouscule, ça se touche, ça pousse derrière, mais notre stratégie donne son résultat. J’avais pris l’intérieur dès que l’occasion c’est présenté et ça a payé, dès le premier virage j’ai gagné une place et au bout de deux tours, je suis remonté en sixième position.
Après une vingtaine de minute de course alors que j’étais bien placé, mon poursuivant direct qui n’arrivait pas à me doubler légalement, me percute sur la partie la plus rapide du circuit et m’envoi dans le mur de pneus de protection, ce qui me fait perdre plus d’une minute et six positions. Je reprends la piste un peu contrarié et je fais le maximum pour remonter quelques places. Au bout d’une heure, j’avais déjà commencé à avoir des douleurs aux bras et aux doigts, mais mes temps au tour étaient encore bons, donc j’ai continué jusqu’à une heure et trente minutes de roulage, puis, je passe le volant au deuxième pilote.
Là, au moment de la rentrée aux stands, on constate à quel point le système mis en place par l’organisateur est parfait et bien rodé. Dès qu’on arrive à la première partie des stands, on remet le Kart à l’équipe technique qui enlève la plaque du numéro de course avec son transpondeur et nous les remets et le kart part pour faire le plein, une vérification rapide des pneumatiques et de la mécanique. Ensuite je passe à la deuxième partie ou m’attend mon coéquipier déjà installé dans un Kart révisé, je remets la plaque avec le transpondeur au technicien qui l’installe puis le pilote passe à la troisième partie qui est la pesée.
S’enchaîne alors, un arrêt devant l’écran du compte à rebours ou le pilote attend impatiemment la fin des trois minutes obligatoires pour qu’il puisse s’élancer.
Quand ça commence, et qu’on fait notre premier relais, on le constate rapidement. 24 heures c’est long, très très long. Mais là encore, l’organisateur à tout mis en place pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Une grande tante restauration a été installée, ou les repas s’enchaînent presque sans interruption (déjeuner, goûter, dîner, shour, petit déjeuner et déjeuner du finish). Et à côté des stands pilotes comme à l’extérieur du circuit, des espaces détentes sont là pour permettre aux concurrents comme pour les accompagnateurs de s’allonger pour se reposer ou pour piquer une sieste.
Durant la nuit, c’est une autre ambiance. Il fait froid, mais des réchauds à bois sont prévus pour y remédier. Sur la piste, c’est toujours les mêmes combats et les erreurs de pilotages sont plus fréquentes par manque de visibilité sur certains endroits, même si la piste est éclairée, nous n’avons plus les mêmes repaires.
Pendant mon relais de nuit, j’ai eu la surprise de devoir prendre la piste avec des pneus neufs au moment où une petite pluie a commencé. Au premier virage à la sortie des stands je me fais surprendre par le manque d’adhérence mais je prends rapidement le rythme. Et sous cette petite pluie, il était quasiment impossible de garder la visière fermé puisque les gouttelettes qui y restaient, dérangeaient énormément avec les lumières des projecteurs.
Au petit matin, les membres de l’équipe sont tellement fatigués que cela joue sur leur morale. Mais un rapide rappel de leurs objectifs et leurs engagements de la part du manager leur donne un coup de booste et les remets en selle, enfin en baquet. Et les voici motivé pour terminer ce pourquoi ils sont venu.
Aux avant-postes, les quatre premières places sont quasiment figées à quelques heures de la fin de course. Les Pro n’ont pas pris cette appellation pour rien, ils sont inatteignables et se battent entre eux. Même qu’une des équipes de tête ne compte que deux pilotes, et, ce que je peux vous dire après cette expérience, c’est que cela relève de l’exploit.
La veille de la course, nous avions tellement étudié le règlement et surtout le système de pénalité que nous étions au top à ce niveau, alors que beaucoup d’équipes avaient écopés de plusieurs pénalités.
Pendant les deux dernières heures, nous étions encore en bagarre pour la troisième place de la catégorie et l’avant dernier pilote avait tellement mal aux mains qu’il n’a pas pu résister jusqu’à finir ses 65 minutes de roulage prévus et rentre aux stands pour lancer notre dernier pilote. Et au moment où ce dernier prend la piste, nous sommes surpris par une pénalité de 5 tours pour non-respect des 60 minutes de pause obligatoires pour chaque pilote avant de reprendre le volant.
Cette pénalité nous fait tomber à la sixième place mais les bons temps réalisé par notre dernier pilote nous permettent quand même de récupérer une place pour finir 5ème de la catégorie Pro Am et 11ème au général. Et notre deuxième équipe les FakeTaco termine à la 7ème position de la catégorie et 13ème au général.
Au final, les six premières places sont prises par les équipes Pro suivi des équipes Pro AM.
Le podium de la catégorie Pro :
1 – Saudi Asphalte King
2 – PFV Infinity (équipe composée de 2 pilotes)
3 – Pedal For Metal
Le podium de la catégorie Pro Am :
1 – Team FRMSA Morocco
2 – H3
3 – Paradis Plage
Une mention spéciale à l’équipe des MCG (Moroccan Car Girls) qui ont pu terminer ces 24h à seulement trois pilotes alors qu’elles n’ont aucune expérience de la compétition.
Qu’est-ce que je peux vous dire de cette expérience ?
Un événement unique au Royaume, une équipe d’organisation d’un professionnalisme que l’on aimerait voir dans plusieurs secteurs d’activités, une expérience à vivre au moins une fois dans la vie.