SWM a organisé du 17, 18 et 19 mai 2017 un grand rassemblement de tous ses importateurs mondiaux et de la presse. Nous avons été conviés à accompagner l’importateur marocain AZ MOTORCYCLE (https://www.facebook.com/swm.motorcycle/?ref=ts&fref=ts).
17 mai 2017 : départ de Casablanca
7h55 décollage à destination de Milan, les deux heures et demi de vol ne se sont pas faites sentir, vous savez quand ça discute motos on ne sent pas le temps passer… et on peut dire que j’étais en compagnie de grands connaisseurs et passionnés.
Arrivés à Milan, un chauffeur nous attendait une pancarte SWM à la main, nos noms écrits dessus. En route vers Varese où nous logeront pendant ce séjour.
Que dire de Varese ?! Il y a tellement de choses à dire que je me contenterais de la qualifier de grand musée à ciel ouvert.
Arrivés à l’hôtel nous constatons que nous ne sommes pas les premiers, plusieurs personnes envahissent le hall et on ne peut pas s’y tromper c’est des motards ! On entend tellement de langues qu’on en est dérouté, des anglais, des australiens, des français, des belges, des croates des tchèques des espagnoles, des Nicaraguayen, des allemands, des libanais… près d’une centaine de personnes de différentes nationalités.
Le soir des bus viennent nous chercher pour assister au cocktail de bienvenue dans un château qui n’a laissé personne insensible à sa splendeur. Nous sommes bien accueillis par le staff SWM qui, après un mot de bienvenue, nous ont expliqué le programme du lendemain qui s’annonce bien chargé.
18 mai 2017 : visite de l’usine SWM
Histoire :
SWM est une marque Italienne qui fut fabricant de motos tout-terrain, originaire de Lombardie, en activité de 1971 à 1984.
Disparue dans les années 80, SWM renait de ses cendres en 2014 dans les anciens locaux d’husqvarna Italie avec une partie de l’équipe. Cette fois-ci elle nous présente en plus des modèles enduro, des trails, des cafe racers, des scramblers vintage et des classiques.
Arrivés à l’usine, on voit des motos partout à l’intérieur comme à l’extérieur, les nouveaux modèles comme ceux des années 70… un régal.
Cette usine est riche en histoire, ayant appartenue au groupe BMW de par, à l’époque, sa marque Husqvarna et avant cela à Cagiva.
Dans le programme visite des locaux et tests ride. Nous sommes partis avec le premier groupe pour la visite de l’usine. Nous commençons par le « Centrostile » le centre de design, nous y rencontrons toute l’équipe de designers composée de jeune et moins jeunes, des graphistes qui dessinent à la main et des sculpteurs qui modélisent les créations à l’argile.
Nous passons au centre de tests des moteurs. Ils sont placés sur bancs moteurs dans des salles avec vitrages et portes blindées pour les caractérisation et mise au point énergétique, endurance et choc thermique, simulation dynamique et conditionnement fluide. Les ingénieurs placés derrière les centres de commande mènent les moteurs à bout et étudient toutes les données pour déceler les failles et jusqu’à obtenir le meilleur résultat.
Ensuite nous passons au centre de développement de l’équipe SWM Super motard où les motos des pilotes sont développés et testés, des machines qui attisent beaucoup de curiosité auprès de tous les visiteurs de par leur look agressif et leur courbes particulièrement soignées, on sent bien qu’on est en Italie, ça ne rigole pas avec le style !
Suite de la visite au cœur de l’usine, nous passeront par le contrôle de qualité ça va de la métrologie au contrôle visuel où chaque pièce est passée au peigne fin afin d’être qualifiée « conforme » ou « non conforme ».
Lignes de montage :
Première ligne, montage moteur puis chaque moteur passe par une machine de test des fuites, elle injecte du fluide moteur à haute pression pour détecter la moindre fuite puis un test électrique et c’est parti pour le montage final !
Nous assistons à trois lignes de montage final, la Superdual 650T, la Gran Milano 440 et la SM 125R Super motard.
A la fin de chaque ligne les motos passent au banc d’essai pour vérifier les courbes moteur. Si tout est bon la moto passe en conditionnement de stockage.
Fin de la visite qui était fort intéressante mais le mieux reste à venir. Après une petite pause voici mon tour pour le premier test ride.
Il y avait trois types de tests ride, sur route, Off-road et sur circuit.
Mon premier test c’est Off-road, étant donné que nous testerons des enduros en l’occurrence la RS125 R, la RS300 R et la RS500 R, je me suis dit qu’on nous emmènerait sur une piste ou une forêt à côté, nous montons dans un van où je suis accompagné d’un tchèque, deux espagnols, un portugais, un anglais et deux Nicaraguayens. Nous roulons pendant une demi-heure et nous voilà arrivés. Mais qu’est-ce que je vois ?! Un circuit de cross, Malpensa, un circuit professionnel de catégorie 1 marqué difficile ! Nous retrouvons l’équipe SWM qui s’entraîne, ils nous accueillent et nous présentent les motos. Le premier à se lancer, un espagnol, un homme assez âgé, les cheveux grisonnants de petite taille ne dépassant pas 1,65m, enfourche la RS125 R et se lance. En le voyant entrer en piste tout le monde s’est dit « il est fou » le staff SWM y compris. Ce qu’il faut savoir sur le circuit c’est qu’il est composé entre autre de six pentes raides à en faire tourner la tête, trois montées et trois descentes. Il est entré, entame la première pente ascendante à fond les gaz et hop c’est fait ! Il continue sur tout le circuit à le voir on croirait que c’est un jeu d’enfant ! À son retour je lui demande « Alors ? » il me répond « suffisant » et puis il enchaîne avec la RS300 R et la RS500 R sans aucun problème.
Dans notre groupe seul les deux espagnols et l’anglais sont rentrés au circuit, nous autres nous avons gentiment fait les tests sur une piste facile à côté.
Verdict :
- RS125 R : elle a du mordant, facile à dompter, maniable et permet entre les mains d’un expérimenté de faire bien des folies !
- RS300 R : moteur souple et avec du couple, facile à l’usage, un châssis stable, très maniable et confortable avec une position naturelle et les finitions plastiques sont très jolies.
- RS500 R : esthétiquement presque non différenciable de la RS300 R mais attention, là il y a de la cavalerie. Ça vibre un peu contrairement à la 300 et est bien plus difficile à placer, le moindre coup de gaz se fait sentir
Retour à l’usine, les groupes de tests sur route et sur circuit super motard enchainent les va et vient, une très bonne ambiance règne, entre mordus de motos même avec, des fois, des barrières de langues tout le monde fini par s’entendre, l’occasion pour nous d’échanger avec les journalistes du monde entier pour avoir leur ressenti et aussi pour connaitre les habitudes d’utilisation et les préférences des motards de leurs pays respectifs. Finalement il n’y a pas de règle générale qui s’applique, chaque pays a ses particularités donc des préférences pour tel ou tel type de motos selon le climat le type de terrains et de routes.
Mon tour est venu pour le deuxième test ride sur route.
Les motos en test : la Superdual 650T, la Gran Milano 440 (Cafe racer), La Silver Vase 440 (Scrambler) et la Gran Tourismo 440 (Classique).
Je commence par la Silver Vase, nous roulons sur une belle route nationale avec de beaux virages guidés par un pilote chevronné qui nous a fait tout sauf une balade de plaisance. La moto se comporte bien à haut régime mais reste assez creuse en dessous de 3500 tr/min et se montre assez instable à grande vitesse, même chose pour la Gran Tourismo qui a le même moteur et même châssis à part quelques différences esthétiques au niveau du carénage et des pots d’échappement. J’enchaine avec la Gran Milano 440 et bien qu’ayant le même moteur que les précédentes elle est complétement différente que ça soit en tenue de route qui est digne d’un roadster ou du moteur qui est coupleux et puissant du haut de son monocylindre à 445cm3 qui m’a fait prendre beaucoup de plaisir sur ces routes de montagne. Je lui reprocherais tout de même une largeur du réservoir qui peut se montrer inconfortable.
Le meilleur pour la fin, la Superdual 650T. J’avais déjà été impressionné en la voyant, esthétiquement elle est belle, ses lignes sont bien soignées autant élégante qu’agressive, elle a bien l’ADN d’une italienne. Elle est très bien équipée, système de freinage Brembo, double pots d’échappement, jantes à rayons, Offroad ABS et équipée de série en crash-bar, sabot moteur, feu additionnels et béquille centrale. Il ne reste plus qu’à la tester pour voir ce qu’elle vaut sur route !
Je l’enfourche facilement avec sa hauteur de selle de 898mm je retrouve une position naturelle, les pieds bien positionnés le dos naturellement bien droit sans forcer, la hauteur de fourche et la largeur du guidon me correspondent à merveille. Hop ! On roule… une boite à six vitesse souple et agréable elle a beaucoup de couple, en troisième à bas régime elle pousse très fort au coup de gaz sans latence ! Moi qui avais une appréhension vis-à-vis du monocylindre je l’ai vite oublié elle n’a rien à envier à un bicylindre. Je la pousse fort sur cette route de montagne toute en épingles et de temps en temps des lignes droites qui permettaient de bonnes accélérations et elle m’a montré qu’elle est prête à en découdre ! Sa légèreté de 169 kg lui donne de la maniabilité et sur piste ça doit être un régale et encore mieux avec la Superdual 650X qui est équipée de roues 21″ à l’avant et 18″ à l’arrière ! Sa suspension très efficace et réglable rempli bien son rôle et permet d’effacer les irrégularités de la route.
Mon seul regret sur ce test c’est d’avoir dû ramener la Superdual je me serai bien vu roulant avec pendant des heures sans m’en lasser. Mais si j’ai un reproche à lui faire c’est au niveau de la selle qui pour d’autre s’est montrée inconfortable par le creux du passager qui est assez petit empêchant de changer de position mais j’avoue que pour moi, c’est peut être une coïncidence, elle ne m’a pas dérangé elle correspond pile poil à ma taille.
Synthèse de ce séjour :
Une usine impressionnante qui démontre le savoir-faire de SWM et l’emprunte italienne, une ingénierie au point, une capacité de production élevée et une équipe humainement riche.
Parmi les motos essayées je retiens, en enduro, la RS300R qui est une machine impressionnante par sa puissance, sa stabilité et sa capacité à s’imposer même en circuit de compétition.
Dans la catégorie des classiques je retiens la Gran Milano 440 qui par la vivacité de son moteur et la stabilité de son châssis en fait une moto puissante qui procure beaucoup de plaisir à la conduite.
Mon coup de cœur reste la Superdual qui pour moi est un Trail à proprement dit qui a du caractère, du style, de la légèreté et tous les équipements pour procurer un maximum de plaisir !
Aziz.Z